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Compte rendu de la Journée d’étude « Peut-on comprendre et faire reculer l’influence de l’Extrême Droite ? » co-organisée par Espaces Marx et la Fédération PCF du Vaucluse Avignon, Samedi 27 octobre 2012 Thème : Savoir combattre le Front national demande de comprendre les raisons et l’évolution de son influence. Dans le contexte de crise et de divisions dans notre société, le discours du FN se modifie, son ancrage évolue, son poids dans le système politique augmente. Nous trouvons des phénomènes comparables en observant l’évolution des systèmes politiques en Europe. En même temps, en développant notre opposition à l’extrême droite sur la base d’une critique plus précise, plus politique, nous accumulons des expériences qu’il convient d’analyser pour progresser. Cette journée d’étude est l’occasion d’approfondir ces deux thématiques à partir de plusieurs contributions et dans le débat entre militant-es. Déroulement de la journée
Rédaction du compte rendu des interventions : Véronique Sandoval (Espaces Marx) Sur le vote FN Les flux réels d’aller-retour vers le vote FN sont 2,5 à 5 fois plus importants que les flux apparents signale Joël Gombin. De 1993 à 1997 le vote Front national apparaît globalement stable. Pourtant, nationalement, 2,3 millions d’électeurs votent FN en 1993, en 1995 et en 1997, mais 3 millions changent de vote entre 1993 et 1995 et 3,6 entre 1995 et 1997, passant d’un autre vote au vote FN ou inversement. Le vote FN est devenu habituel et majoritaire dans de larges fractions de l’électorat. Il est par ailleurs très divers géographiquement avec des zones de forces et de faiblesses très marquées. La recomposition de la droite vers l’extrême droite dans le Vaucluse montre de grandes différences entre l’Est (Zone de forces du vote FN) et l’Ouest, entre les régions urbanisées de la révolution industrielle et le reste du territoire. Dans le Vaucluse on observe d’importantes fractures territoriales entre le sud-ouest et le reste du département. Qui sont les électeurs du FN ? Pour René Monzat aujourd’hui ce sont avant tout -des couches moyennes qui se sentent menacées par la mondialisation. -des couches populaires dont le vote en faveur du FN ne correspond pas aux temps électoraux (le vote réel en 2011 est moins important que les intentions de vote en 2011) . Mais il n’en a pas toujours été ainsi. L’irruption du FN dans le champ politique en 1984 résulte d’une scission de la droite, une fraction lui reprochant l’indépendance de l’Algérie et protestant contre la participation des communistes au gouvernement en 1981. Le centre de l’extrême droite, ce sont alors les quartiers riches. Ce n’est qu’à partir des années 1990 que le FN gagne les quartiers populaires de l’Est parisien et les anneaux des grandes villes dont les couches populaires doivent quitter le centre au profit de zones péri-urbaines de plus en plus éloignées. En 2012, on assiste à un phénomène nouveau : c’est l’affaiblissement et la stagnation de ces zones de force et des gains dans le Sud-Ouest et dans la région Ouest (nationalisation du vote). Est-ce lié à l’exode des couches populaires qui doivent quitter les grandes villes ? La montée du Front national s’explique-t-elle par la crise sociale ou la crise politique ? Pour Alain Hayot, pendant longtemps on a cru à un lien mécanique entre la question sociale et la question du Front national. Or, si la crise joue un rôle important pour l’émergence d’un parti d’extrême droite, ce n’est qu’un cadre, un déclencheur, mais il n’y a pas de relation mécanique. C’est le croisement entre une crise sociale et une crise politique qui est à l’origine de l’émergence de l’extrême droite et ce croisement, comme le mouvement qui en émerge, diffèrent selon le temps et le lieu. Le Nazisme ne ressemble pas au Pétainisme. De même aujourd’hui, face à la crise systémique, on n’observe pas les mêmes phénomènes en Allemagne, aux USA, en France. Pour Alain Hayot la résurgence de l’extrême droite au milieu des années 80, 40 ans après la libération s’explique avant tout, par - une crise politique profonde : fracture démocratique, crise des institutions, crise des attentes politiques, confusion autour du clivage gauche/droite, absence de perspective à gauche - la persistance historique de l’extrême droite dans notre pays avec ses différents courants : orléaniste, bonapartiste et légitimiste - la permanence d’un vote populaire de droite, y compris dans les grands bassins industriels, les zones d’influence d’un catholicisme traditionnel La conclusion d’une telle analyse : c’est sur le terrain politique que peut et doit se construire une alternative qui ferait reculer le poids du FN. Joël Gombin confirme la complémentarité entre facteurs économiques et facteurs politiques dans l’émergence du FN au niveau régional : « Jusque dans les années 90, l’espace régional de la région PACA est structuré par l’implantation du PCF. Il est remplacé par le FN à partir de 1984 en raison des mutations socio-économiques du territoire, du poids croissant des résidences secondaires, mais aussi de la crise politique (affaires Médecin, Deferre…) qui a largement profité à la droite…. avant de creuser la tombe de cette dernière.» L’émergence du FN à Vitrolles ne s’explique pas par un parc de logement social plus important qu’ailleurs, mais par le croisement de ce parc social important avec des faits politiques. Enfin il y a moins d’ouvriers dans le Vaucluse qu’ailleurs ; en revanche le pourcentage d’ouvriers votant FN est plus important dans ce département - presque aussi important que dans le Bas-Rhin - notamment chez les chauffeurs routiers. Les électeurs du Front national seraient les électeurs qui ont quitté le Parti communiste ? Encore une idée fausse qu’il faut déconstruire explique pour Alain Hayot. Le déclin électoral du PCF et la montée du vote Front national ne suivent en effet pas le même tempo et ne se déroulent pas dans les mêmes lieux. La montée du Front national correspond à des transferts de voix de la droite vers l’extrême droite et à une recomposition politique liée à la panique du déclassement social au sein des couches moyennes, comme à la panique de ce même déclassement social dans les couches populaires qui ont eu accès à la propriété privée. Les raisons pour lesquelles ces électeurs votant FN sont très difficiles à cerner, selon Joël Gombin. Est-ce un vote protestataire, un vote anti-système, un vote ‘tribunicien’, donc une vote contre ? Cette hypothèse est peu vérifiée. Les électeurs disent avant tout vouloir rayer l’immigration de la carte (mais pas renverser le pouvoir). Ce vote correspond-t-il à une vision fermée du monde, à une personnalité autoritaire de certains électeurs de droite ? En réalité, pour ce chercheur , on observe une très grande variabilité inter-individuelle du positionnement idéologique de ces électeurs. Le discours tenu par le FN a évolué mais on n’observe pas de lien mécanique entre l’évolution du discours et l’évolution de l’électorat, selon René Monzat, pour qui le discours FN a toujours été très consciemment construit. Avant 1984 il s’agissait d’assurer un compromis entre les différents groupuscules qui le composaient. Entre 1984 et le début des années 1990, le FN essaie de bousculer la droite sur sa droite. On passe alors du programme fasciste classique au libéralisme reaganien en matière d’économie. Au début des années 1990, on observe un changement avec la chute du mur de Berlin. Il ne s’agit plus d’opposer le monde libre et le communisme mais de créer une nouvelle opposition entre les peuples enracinés et le capital mondialisé. D’où la création d’une revue théorique faisant la synthèse des traditions politiques d’extrême droite, depuis la révolution française (cf ‘les origines françaises du fascisme’).C’est l’exaltation du sentiment national auquel s’ajoute le ressentiment social. Et en 1995, le FN tente de surfer sur le mouvement social et de pénétrer dans les entreprises. C’est aussi le ‘ni droite, ni gauche’ d’une droite anti-libérale mais aussi anti- révolution française. Mais en 1999, avec le départ de tous les cadres ‘Mégretistes’ du FN , le travail théorique est arrêté et le parti est exsangue jusqu’à la remontée de Marine le Pen qui ré-utilise la synthèse théorique en la faisant passer sous une forme ‘acceptable’. Aujourd’hui on a donc, selon lui, un discours polysémique, ambigu, faisant coexister plusieurs niveaux de langage. La devise de la République (liberté, égalité, fraternité) devient liberté entre les français, égalité entre les français et fraternité au sein de la famille. C’est un discours pluriel et fluide pour tenir compte des différents courants qui composent le FN, mais aussi une réadaptation, avec une récupération très offensive de la laïcité chez certains. Le discours est ouvert, alors que le programme organise la ségrégation, le communautarisme blanc de ségrégation. Plus que le nombre de députés à l’Assemblée nationale, ce qui est important c’est que 25 % des français partagent les idées du Front national. Pour cela le FN doit laisser plusieurs sens (interprétations) à un mot donné, mais en même temps tenir un discours qui concourt à faire pénétrer les idées de l’extrême droite dans le débat public. Son discours est antilibéral mais jamais anticapitaliste (« c’est la faute aux arabes »), y compris quand il parle de délocalisations dont seraient responsables les « méchants chinois » qui frapperaient à notre porte et non pas les multinationales qui investissent en Chine pour peser sur les salaires français. Et il ne faut pas s’ouvrir à ‘l’autre’ (le musulman pour une écrasante majorité de Français aujourd’hui) mais se battre avec tous (alors que les mariages mixtes sont dominants). Dans le Vaucluse, selon Joël Gombin, le vote FN est devenu un vote ‘normalisé’ qui ne fait plus l’objet d’une stigmatisation sociale, qui ne connaît plus des types de scrutin défavorables (même un scrutin uninominal à 2 tours) et qui est devenu un vote majoritaire dans de larges fractions de l’électorat pour qui c’est un vote d’adhésion, régulier, et assumé. Plusieurs générations n’ont connu que ce vote là, en particulier dans certains territoires. Il est légitimé par la concurrence politique qui le considère comme un vote ‘acceptable’, contrairement à ce que l’on observe p.ex. en Picardie où le vote FN est aussi très important mais implanté depuis moins longtemps. Une recomposition des droites est en effet à l’œuvre, explique André Déchot, même s’il existe des contradictions dans les dynamiques et les pratiques des différentes composantes de la droite : du Modem ou de l’Union des indépendants jusqu’au Front National, la nouvelle droite populaire ou le bloc identitaire, en passant par l’UMP. Ce dernier parti politique, créé pourtant en 2002, en réponse au score de Jean Marie Le Pen à l’élection présidentielle, joue un rôle moteur depuis une dizaine d’année dans le déplacement vers la droite du centre de gravité de l’électorat de droite. On voit d’abord se créer, à la veille des présidentielles de 2007 et en réponse à l’influence du FN, ‘la droite décomplexée’, puis cette droite développer dès 2007 la bataille sur ‘l’identité nationale’ et sur ‘la France qui se lève tôt’, prélude à une casse du droit du travail et du modèle social. Autre étape, le discours de Grenoble de 2010 (Sarkozy) tenu par une droite qui se dit toujours républicaine mais qui espère une rupture sur l’identité sociale et qui s’attaque à ‘l’ennemi de l’intérieur’ (les Roms), aux naturalisations des étrangers et affirme la supériorité du droit du sang sur le droit du sol. Enfin le discours de Sarkozy à Toulouse fait l’apologie de la « nation » face à la mondialisation et dénonce les « élites » de la mondialisation, discours suivi d’une dénonciation des ‘corps intermédiaires’ qui bloqueraient l’évolution de la société et le rapport entre le président et le peuple. Le rassemblement organisé le 1er mai est la traduction d’une conception de la société comme d’un peuple rassemblé autour de son chef, et malgré la défaite aux présidentielles, J.F. Copé, comme F. Fillon se réclament toujours du Sarkozysme, de la nécessité de s’opposer à l‘l’assistanat’ tout en faisant semblant de tenir à la démocratie et à la justice sociale, François Fillon parlant même de ‘déclassement’ de la France et de l’Europe et de la nécessité de défendre la civilisation européenne. Des ponts sont donc lancés entre la droite et l’extrême droite, en réponse auxquels la stratégie adoptée par le FN est celle du rassemblement ‘bleu Marine’, visant à regrouper ‘ Le ciel’ de Philippe de Villiers, F. Dupont-Aignan, le rassemblement national du FN et les transfuges d’une gauche patriotique rejoignant l’extrême droite (Meynard). Ce type de recomposition s’appuie comme partout en Europe sur la fragmentation des sociétés dans la crise explique Elisabeth Gauthier. Aujpourd’hui dans de nombreux pays européens, les forces de l’extrême droite ne sont plus marginalrd, mais au centre de la vie politique, parfois décisives pour la constitution de majorités de gouvernement. Partout en Europe on assiste à des fragmentations sociales, mais aussi territoriales en raison des réalités économiques dans le cadre du capitalisme financiarisé (distribution de plus en plus inégale des richesses, recul des services publics, mise en concurrence des salariés et territoires…), accentuées par la crise de la dette publique (des recettes publiques). Ces fragmentations peuvent aller jusqu’à la dislocation des territoires, ou encore conduire à des logiques politiques ségrégationnistes. En France on voit se creuser les écarts entre les métropoles, les zones péri-urbaines et les zones rurales, avec des phénomènes d’exclusion et un sentiment d’abandon. (Comme le montre David Harvey, l’aménagement des territoires est une question de classe). Mais il faut prendre aussi en compte que le modèle social français est en perdition et l’Etat se transforme en « market state ». Certaines institutions de la République ayant en principe un caractère incluant (l’école, ‘pôle emploi’…) apparaissent pour les plus fragilisés souvent comme plus excluant qu’intégrant. Enfin le travail, le logement social, les services publics se désagrègent. Et on assiste à une érosion des forces qui agissaient longtemps comme des facteurs d’intégration (syndicats, organisation politiques) ce à quoi se rajoute l’individualisation des rapports sociaux. L’extrême droite s’appuie sur le discours autour de la ‘méritocratie’, l’individu devant mériter son appartenance à une communauté ce qui est loin des concepts de solidarité et de droits humains. On assiste alors à une recherche éperdue d’identité. Qui est le ‘nous’ et qui sont les ‘eux’ ? . Face à la banalisation du FN à laquelle les médias contribuent fortement depuis plusieurs mois faut-il continuer de diaboliser le Front National ? Pour Alain Hayot, aujourd’hui, la stratégie du Front républicain, qui voit s’allier tous les partis républicains pour barrer l’accès aux institutions au Front national, ne saurait se réaliser que si l’on accepte comme base une politique libérale ou socio-libérale ce qui crée en même temps un terrain favorable pour le FN. Le Front républicain ne peut au mieux que favoriser l’émergence d’un centre gauche, mais aucunement une alternative. Par ailleurs la méthode de diabolisation ne tient pas compte de la recomposition de la Droite en France autour d’un projet radicalisé comme le montre le nouveau club au sein de la Droite, ‘ la ligne Droite’ qui se fixe officiellement pour objectif l’alliance entre la Droite et l’extrême Droite. Enfin la diabolisation fixe le combat à un moment historique, celui des années 1930, alors que le FN aujourd’hui tient compte du contexte actuel. Il a changé de stratégie pour adopter celle de l’alliance avec la droite. Et il a changé sa façon de se présenter en ayant recours à 4 grands thèmes : la Laïcité qu’il faudrait défendre contre l’islam (quelle définition donnons-nous de la laïcité ?), la République qui serait attaquée par le parti de l’étranger (l’ennemi de l’intérieur), la culture française qui devrait lutter contre l’envahissement des ‘musulmans’ (on ne parle plus d’immigrés mais de musulmans ; ce qui traduit le poids du colonialisme et d’une vision de la France comme une civilisation supérieure assimilatrice) et le social (la défense de l’emploi, du logement et de la sécurité…. des Français, alors qu’il n’y a pas de social sans solidarité, et donc absence de tout tri entre les humains) Comment combattre efficacement le Front National qui a décidé de partir à la conquête de plusieurs grandes villes du département du Vaucluse ? Les phénomènes de désintégration des sociétés sont un problème politique, rappelle Elisabeth Gauthier. Ce que cristallise le FN, c’est une expression très droitière de la peur de l’avenir, de l’insécurité sociale et de la perte de confiance dans les ‘politiques’ pour y remédier. Le discours du FN, selon un intervenant, peut se résumer en quelques phrases, le monde n’est pas complexe, il va dans le mauvais sens (on ne peut pas partager indéfiniment un gateau de moins en moins grand). La faute en revient aux immigrés (qui menacent par ailleurs la culture français), non aux banquiers. La solution ? « il faut les virer » et pour cela faire confiance aux chefs (et non à la mobilisation populaire) Or ce discours, comme le rappelle Fabienne Haloui, est loin d’être sans impact sur nos concitoyens : 53 % des français pensent que l’immigré a plus de facilités à trouver un travail ou un logement qu’un français ; nous étions 60 % à nous prononcer en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales en 2010, nous ne sommes plus que 43 % en 2012 ; et, alors que toutes les staitistiques montrent une stabilité de l’immigration en France, 69 % des français pensent qu’elle a augmenté contre 63 % en 2004. Comment expliquer cette lepenisation des esprits ? Notre argumentaire a-t-il été suffisamment diffusé ou avons-nous baissé les bras ? Est-ce un problème d’arguments ou un problème de communication chez nous qui parlons trop souvent de « racines et de « souche ». ? Comme l’explique Alain Hayot, pour se construire on a besoin de d’avoir des repères culturels et familiaux mais l’idéologie des « racines » est apparue aux Etats-Unis avec l’intégration et la construction d’un ‘melting pot’. Or le concept de « racine » assimile la biologie à la sociologie. Il n’est pas polysémique et renvoie en réalité à une vision de l’identité nationale chrétienne de la France qui s’oppose au droit du sol et nie l’histoire de la personnalité de chacun avec ses contradictions. Pour combattre les divisions, lutter contre les discriminations, reconstruire une solidarité de classe contemporaine, prenant en compte les évolutions dans les classes sociales, l’action, pour Alain Hayot, doit être menée sur trois terrains. Celui de la lutte des classes, en ne parlant plus d’un ‘immigré’ mais d’un ouvrier, tout en évitant le piège de « l’assimilationnisme » qui demande aux travailleurs immigrés de gommer leur origine (alors qu’il y avait des groupes de langue au sein du PCF dans la résistance..). Celui de la reconstruction de liens de solidarité, face aux attaques contre les collectifs de travail ou de quartiers. Celui de la bataille idéologique, en retrouvant une hégémonie culturelle, par le combat contre les idées du FN, de l’UMP et même de Valls, le combat contre les arrestations au faciès et pour le droit de vote des étrangers. Enfin en offrant une alternative politique de gauche au pays, en passant de l’étape du Front de gauche à celle de la Révolution citoyenne. Pour Elisabeth Gauthier, puisque c’est sur les fragmentations de la société que se développe ce type de droite partout en Europe, il nous faut rechercher ce qui nous est commun pour faire société. S’opposer efficacement à la montée du FN suppose donc de construire un bloc historique, un rassemblement autour d’un projet politique pour le ‘vivre ensemble’ et sur une base de classe. Favoriser la capacité d’interpréter la confrontation en terme de classe nécessite aussi de dénoncer la stratégie de classe du FN, sa fonction bloquant toute perspective alternative dans le système politique. Le discours ‘néo-social’ du FN est assez efficace car il apparaît anti-système tout en réclamant plus de sécurité et d’ordre et sans évoquer le rôle des banques, des actionnaires, du capitalisme financiarisé. Le FN ne peut accepter l’existence de classes sociales, il vante le mérite individuel, renforce l’individualisation des rapports sociaux, refuse de laisser profiter les ‘faignants’ de ce que d’autres auraient créé et approfondit ainsi les divisions. Il ne semble pas porter aujourd’hui (pour l’instant ?) de message d’espoir (comme dans les années 1920-1930), mais davantage les ressentiments et replis. Sur quelles bases construire ce bloc historique ? Pas en excluant les plus pauvres et les couches populaires. Ni en en restant à une posture ‘paternaliste’ (en imaginant qu’on doit agir POUR les immigrés, jeunes, pauvres, voire à leur place….), en inventant des luttes communes permettant d’agir AVEC ceux qui sont le plus fragilisés. Il ne peut pas y avoir de bloc historique portant un réel changement de logique sans la participation active des migrants, des personnes issus de l’immigration. Tout dépendra de notre capacité à faire dépasser le sentiment d’impuissance, et faire vivre une dynamique sociale et politique alternative. Fabienne Haloui revient sur la ‘lepenisation des esprits’ c'est-à-dire sur la diffusion des idées du FN bien au-delà de son influence électorale, qui conduit beaucoup de nos concitoyens, sous la pression de l’extrême droite et de la droite, dont la cible est désormais l’islam (comme le montre le débat sur le foulard assimile son port à une atteinte à la laïcité, oubliant que celle-ci caractérise l’Etat et non le citoyen) à considérer tout mulsulman comme un islamiste, anti-féministe. Comment reconstruire une nouvelle dynamique ? D’abord en ne faisant pas circuler les rumeurs propagées par le FN, ensuite en donnant du sens à nos propositions, en travaillant nos valeurs, en travaillant sur l’imaginaire de gauche, en se réappropriant le concept de République, et en redonnant aux électeurs de gauche la fierté d’être de gauche |
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