LE SCANNER La tomodensitométrie computérisée permet d'obtenir des coupes transversales à tous les niveaux souhaités. Un segment rachidien peut être exploré complètement par des coupes jointives. On peut ainsi mesurer le calibre du canal médullaire qui peut être congénitalement étroit. On voit les rétrécissements provoqués par des hernies discales, des tumeurs, des ostéophytes etc.. Le scanner montre bien les hernies discales très latérales qui échappent à la sacco-radiculographie (hernies intra-foraminales). Le scanner est un examen non invasif qui se fait de façon ambulatoire. On peut aussi le rendre plus performant en injectant des contrastes (myélo-scanner) et il peut être couplé à la discographie. On peut faire des reconstructions bi-dimensionnelles, très utilisées en pratique ou
même des reconstructions tridimensionnelles.
 L'IMAGERIE PAR RÉSONNANCE MAGNÉTIQUE
Il s'agit aussi d'un procédé non invasif qui donne des images excellentes des tissus mous et de l'os. L'état de dégénérescence des disques peut être apprécié directement par l'image, puisqu'elle donne un reflet précis du taux d'hydratation du nucleus. Un disque pathologique est très déshydraté par rapport à un disque normal qui contient 80% d'eau. On peut apprécier aussi les contours des disques et tous les éléments compressifs intra canalaires. Il s'agit d'un examen qui permet une étude globale du rachis ( non limitée comme le scanner à quelque étages).
 
L’IRM montre toutes les structures osseuses et des parties molles dans son ensemble. Les conflits radiculaires sont particulièrement visibles dans le canal et dans les foramens

LES PRINCIPALES AFFECTIONS DU RACHIS LOMBAIRE ET DORSAL
La lombalgie représente la plus fréquente préoccupation de la pathologie vertébrale. Dans la majorité des cas, la lombalgie est due à une discopathie, à l'arthrose ou plus souvent à un banal "tour de rein". D'autres causes, plus rares, peuvent être en jeu et il faut savoir les éliminer. En voici un catalogue avec les notions de base les concernant.
1 / L'arthrose lombaire
Les lésions dégénératives siègent sur les apophyses articulaires et sur l'articulation intervertébrale antérieure (discopathie). L'évolution suit un ordre chronologique habituel.
A - L'altération dégénérative du disque constitue habituellement la lésion initiale :
- Le nucléus pulposus commence sa dégénérescence. Il se déshydrate, se fragmente, le disque perd de son épaisseur (ou de sa hauteur).
- L'anneau fibreux peut se fissurer et des fragments du nucléus peuvent s'insinuer dans les fissures, en réalisant une hernie discale.
- Les ostéophytes apparaîssent secondairement, surtout à la partie antérieure et latérale du corps vertébral, parfois à la partie postérieure (ostéophytes marginaux).
B - L'arthrose inter apophysaire
- Les surfaces cartilagineuses en présence au niveau des petites apophyses articulaires sont étroites mais capitales pour la stabilité intervertébrale. Ces surfaces peuvent s'user, au même titre que toutes les articulations.
- Elles sont surchargées à cause du pincement du disque. Les interlignes se pincent et des ostéophytes peuvent se développer sur le pourtour des facettes.
- Les ostéophytes, par leur volume, ont tendance à diminuer le calibre des trous de conjugaison et peuvent provoquer des radiculalgies. Ils peuvent aussi proliférer dans le canal médullaire en donnant une sténose ou canal lombaire étroit arthrosique.
- Les ostéophytes se voient très bien sur les clichés de face, mais surtout sur les clichés de trois quart, à la myélographie et au scanner.
C - L'instabilité - L'usure des facettes, conjuguée au pincement du disque, peut favoriser le glissement vertébral en avant ou spondylolisthésis.
- Le spondylolisthésis dégénératif est favorisé par l'inclinaison du disque en avant et en bas. Au niveau du disque L5-S1, incliné en bas, le déplacement se fait toujours dans le sens d'un spondylolisthésis de L5 sur S1.
- Au niveau du disque L4-L5 et surtout au niveau de L3-L4 qui sont des disques plus horizontaux et même inclinés en bas et en arrière, le glissement est souvent un rétrolisthésis (glissement en arrière)
- En plus de ces déplacements, peuvent se produire des subluxations latérales.


Conséquences d’un pincement discal : rétécissement des foramens, glissement des facettes

A ces causes de rétrécissement s’ajoute le volume des ostéophytes La compression radiculaire peut être liée :
- à la diminution du diamètre vertical du foramen, consécutive au pincement du disque
- à l'existence d'ostéophytes développés en arrière, au niveau des plateaux vertébraux.
- à l'apophyse articulaire supérieure de la vertèbre sous-jacente.
- à la marge inférieure du corps vertébral, quand il y a rétrolisthésis.
- à la marge supérieure du corps vertébral sous-jacent et à l'apophyse articulaire inférieure de la
vertèbre sus-jacente, quand il y a un spondylolisthésis par usure apophysaire et discopathie.
- à une protrusion du disque, qui peut majorer la compression.
- à un simple bombement du ligament, sans hernie discale vraie qui peut accompagner le pincement
fréquent d'un disque (syndrome du pneu dégonflé). Le scanner montre bien les causes diverses des conflits radiculaires dans le canal étroit arthrosique : une hernie discale authentique peut parfois s'ajouter à l'arthrose (A), conflit avec l'apophyse supérieure (B) avec l'ostéophyte marginal postérieur (C), conflit mixte ostéophytes et disque (D), ostéophytes des 2 apophyses et du corps vertébral (E).

A B C D E Etiologie de l'arthrose - L'arthrose augmente avec l'âge : les disques ont des lésions dans 80 % des cas après 50 ans.
- Les facteurs mécaniques sont très importants. Les traumatismes ou les micro-traumatismes répétés sont nocifs (travailleurs de force, sports, poids etc.)
- Les troubles statiques interviennent aussi : hyperlordose lombaire, cyphose, scoliose et les malformations vertébrales.
Conséquences cliniques de l’arthrose - Les lombalgies s'expliquent par les atteintes discales et les atteintes articulaires.
- Les radiculalgies (présentes dans 97%), s'expliquent par le refoulement des racines par plusieurs facteurs possibles qui s'associent souvent. Ces névralgies atteignent surtout les racines sciatiques et les racines crurales. Elles peuvent être uni ou bilatérales ou à bascule. On voit des déficits moteurs (15%), des déficits sensitifs (20%) et sphinctériens (10%).
Les patients se plaignent de jambes lourdes avec un syndrome de claudication radiculaire qui limite leur périmètre de marche (50% des cas) et qui simule la claudication de l'artérite des membres.
L'évolution est lente et conduit parfois à des opérations de décompression avec élargissement du canal et des foramens (laminectomies, foraminotomies) parfois associées à des arthrodèses.
|