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Méthodes de selection d’une reserveL’analyse de carences et les algorithmes de sélection d’une réserve sont des méthodes très employées dans la sélection d’une réserve. Pour l’analyse des carences, une approche par SIG a été utilisée pour identifier les écarts dans la couverture d’AP existante. Alternativement ou en combinaison avec l'analyse des carences, des réserves et des réseaux peuvent être conçus en utilisant des algorithmes informatiques qui intègrent les facteurs biologiques et socio-économiques. Ces algorithmes pour la sélection de réserve trouvent la superficie minimale qui protège la plus grande diversité, souvent en réduisant au maximum le coût financier. Ces méthodes peuvent être utilisées seules ou en combinaison, par exemple en utilisant les algorithmes de sélection d’une réserve pour créer des parcs dans des zones identifiées à travers l’analyse des carences (Pressey and Cowling, 2001). Les deux méthodes peuvent intégrer les facteurs biologiques et socio-économiques, bien que toute la complexité de la propriété foncière, l'utilisation et les contraintes ne soient souvent captées (Prendergast et al. 1999). Des logiciels et des didacticiels sont disponibles gratuitement en ligne, et les avantages d'utiliser les méthodes comprennent la transparence, la clarté, l'exhaustivité et l'objectivité. Les outils d’algorithme de sélection de réserve algorithme les plus utilisés et qui sont librement disponibles comprennent : SITES (Andelman et al., 1999; http://www.biogeog.ucsb.edu/projects/tnc/toolbox.html), MARXAN (Ball et Possingham, undated; http://www.ecology.uq.edu.au/marxan.htm), et C-Plan (http://www.uq.edu.au/~uqmwatts/cplan.html). En pratique, la sélection d’une réserve peut s’avérer complexe, toutefois, ces nouvelles procédures peuvent fournir un cadre de planification utile pour l’union et la facilitation de la communication entre différentes circonscriptions et ordres du jour. A ce jour, de nombreuses réserves ont été, quand même, conçues à partir du pragmatisme, de l'expertise, ou des approches participatives, et sans se référer ni à l'analyse des carences ni aux algorithmes de sélection de réserve (Pressey, 1994). Il se peut que les théoriciens et les praticiens de la planification de la conservation ne se communiquent pas toujours (Salafsky et al., 2002). Il existe également des préoccupations sur la faisabilité de la mise en œuvre, ainsi que la justesse des substituts et l'échelle de l'analyse. Les ressources nécessaires (temps, collecte de données coûteuse, un spécialiste et un équipement informatique) peuvent être inabordables. Dans une approche conciliatoire, les résultats d'analyse peuvent être utilisés comme un point de départ pour les parties prenantes et et les experts en conversation (Pressey and Cowling, 2001). L’aménagement d’APM dans le Golfe du Mexique, par exemple, a intégré les résultats à partir du logiciel de sélection de réserve SITES (Andelman et al., 1999; voir ci-dessous) suivi d’une interview des participants et d’un atelier (Beck and Odaya, 2001). Les algorithmes de sélection de reserveLes algorithmes de sélection d’une réserve sont des outils souples qui permettent aux utilisateurs de tester des scénarios et des combinaisons de facteurs différents pour atteindre divers objectifs. Lors de l'utilisation de logiciels sur l’algorithme de sélection de réserve, les utilisateurs font d'abord entrer les données pertinentes sur certaines espèces, habitats ou autres éléments de la diversité biologique dans le programme. Les sites à l'étude sont divisés en unités de planification, tels que des hexagones ou des cellules de différentes tailles. Des précautions doivent être prises convenablement pour sélectionner les unités de planification selon les exigences de cas spécifiques (Andelman et al., 1999). La superficie minimale nécessaire pour maintenir certaines espèces peuvent être saisies dans ces programmes, qui sont également capables de prendre en compte la proximité de zones pour la persistance de la métapopulation. Les résultats peuvent être contraints de réduire la taille ou le coût, et de maximiser la complémentarité. Des programmes complexes peuvent réduire la longueur des frontières pour atteindre la compacité et la contiguïté, et réduire ainsi la lisière. La mise en valeur des frontières partagées et adjacentes peut limiter l’isolement. Le risque de catastrophes naturelles peut être abordé en prévoyant une distance minimale entre les parcs créés pour protéger le même cible. Les facteurs socio-économiques, tel que la réduction des coûts et des conflits peuvent aussi être inclus. Les menaces sont pris en compte en se focalisant sur les espèces ou les habitats en danger. Une économie peut se faire en sélectionnant des zones plus larges, complémentaires dans un réseau d’AP, à l’exclusion des sites hautement coûteux si possible. Howard et al. (2000) ont utilisé un algorithme itératif qui prenait en compte les critères biologiques et réduisait les coûts d’opportunité et les conflits d’usage de terrains. Une combinaison des contraintes est explorée en tant que scénarios pour évaluer les impacts sur la réalisation des objectifs de peaufinage de différents variables. Diverses solutions sont ainsi proposées et les utilisateurs peuvent sélectionner leur option préférée. Le choix de l’argorithme le plus performant est spécifique à chaque cas (Pressey et al., 1997). Le logiciel MARXAN a été créé en réponse aux besoins de la création de réserve dans la Grande Barrière de corail, en Australie. Récemment, MARXAN a été utilisé pour identifier les zones prioritaires et les stratégies de gestion pour la conservation de 4795 espèces de mammifères terrestres dans le monde (Ceballos et al., 2005). Grand nombre de ces espèces phares, tel que l’orangoutan (Pongo pygmeus) est menacé d’extinction. L’analyse a révélé que près de 11 pour cent des espaces terrestres du monde entier auraient besoin de protection par l’utilisation de diverses méthodes pour conserver un dixième des aires de répartition des mammifères. Une stratégie multi-facette, se focalisant sur les aires protégées existantes, l’établissement de nouveaux parcs et la gestion de zones d’occupation humaine, serait nécessaire pour atteindre même un minimum de conservation pour ces espèces (Ceballos et al., 2005). Le programme précurseur de MARXAN, SPEXAN, a été intégré avec Arc View pour éxécuter SITES (Andelman et al., 1999). Les deux programmes prennent en compte les critères spatiaux dans la sélection du site et fournissent un support de décision pour la création de AP; SITES a une interface SIG. SITES a été utilisé dans les efforts de conservation écorégionale de The Nature Conservacy dans le Batholithe d’Idaho et dans le Nord de la Sierra Nevada. Le programme a aussi servi à créer le Channel Islands National Marine Sanctuary (Airamé et al., 2003). C-plan a été utilisé pour créer un système de réserve dans la Région floristique du Cap de l’Afrique du Sud (Encadré 10). Encadré 10. Création de réserve dans la Région Floristique du Cap, Afrique du SudL'un des exemples les plus connus de processus de création de AP est celui de la région floristique du Cap, en Afrique du Sud (Balmford, 2003). Cette zone est un point chaud de la biodiversité et une écorégion prioritaire, largement reconnue pour sa diversité en plante en danger et endémique. Un programme de planification de la conservation basée sur le système de Margules et Pressey (2000) a été institué, en mettant l'accent sur la protection de la biodiversité, l'utilisation durable et le renforcement de capacité. Ce cadre se compose de six étapes qui tiennent compte des commentaires et de la révision. Les éléments de la biodiversité, comme les espèces ou types de végétation, sont d'abord choisis comme substituts pour l'ensemble des modèles. Les cibles et les objectifs pour la protection de ces éléments sont alors définis. Dans la troisième phase, la mesure dans laquelle ces objectifs ont été atteints par les aires protégées est déterminée. À l'étape quatre, d'autres sites sont sélectionnés pour atteindre les objectifs restants. Les deux dernières étapes consistent à la mise en place de la réserve et le suivi (Margules and Pressey, 2000). En suivant le système de Margules et Pressey, les données biologiques et spatiales ont été obtenues, et une évaluation exhaustive des menaces a été réalisée. Les défis de la planification de la conservation dans cette région incluent l’agriculture, le pâturage du bétail, l’urbanisation et les espèces envahissantes. Les objectifs ont été ensuite définis pour une durabilité à court et à long terme des éléments cibles; des objectifs spécifiques mais mutables ont été conçus pour conserver les espèces, les habitats et les processus écologiques. Les analyses menées avec le programme “C-plan” ont révélé que la plupart des objectifs n’étaient pas satisfaits à travers le système de AP existant. Une grande partie des terrains supplémentaires à l'étude pour la protection sont des terrains privés, mais environ un cinquième faisait partie du système régional d'aires protégées. Plutôt que d'acheter tous les terrains nécessaires, des accords sur l'utilisation des terres ont été passés avec les propriétaires privés. Cette stratégie a l'avantage supplémentaire d'accroître la participation des parties prenantes et d'aborder les limites de financement. Tout au long du processus, les propriétaires fonciers, les organismes gouvernementaux, les organisations non gouvernementales (ONG), les communautés locales et les scientifiques ont participé à l'élaboration du plan de conservation. Le plan proposé comprenait les réserves créées, et demandait aussi que les efforts de conservation soient menés dans une autre moitié des zones en dehors des parcs (Figure 3). Les recommandations prenaient en compte l’utilisation de toutes les espèces disponibles et des données fiables sur l’habitat et le comblement des lacunes avec l’avis d’experts. La formulation des objectifs quantitatifs suivant la spécificité des cas, protégeant en même temps les échantillons et les processus, et sous réserve de modification suite une évaluation, a également été suggérée. La réussite s’est révélé dépendre en grande partie de l'implication des parties prenantes et d’un sentiment de propriété commune. Analyse des carencesL’analyse des carences est une approche biogéographique pour la planification de la conservation de la biodiversité qui utilise la télédétection par satellite et les systèmes d'information géographique (SIG) pour identifier et combler les carences dans les efforts de protection (Scott et al., 1993). L’analyse des carences consiste à identifier et classer : 1) la distribution des communautés biotiques, tels que la couverture végétale ou les éléments naturels. D’autres données importantes comprennent l’altitude, la pente, l’aspect, les sols, les éléments aquatiques et le climat; la biodiversité, comme les distributions des plantes, vertébrés ou invertébrés; 3) les régimes de gestion et les considérations socio-économiques pour les zones focales; 4) la biodiversité qui n’est pas représentée adéquatement dans les zones administrées pour la conservation; et 5) les priorités pour les actions de conservation (Figure 4). Une fois que les zones candidates sont identifiées par l'analyse des carences, d'autres principes de la biologie de la conservation, telles que la viabilité de la population d'analyse, la dynamique des bandes d’écosystèmes, la complémentarité et la qualité de l'habitat peuvent être utilisés pour sélectionner les sites et déterminer la gestion appropriée pour les frontières. L’analyse des carences est considérée comme prometteur de par son caractère pratique et sa simplicité, mais elle présente des limites. L’analyse des carences a été utile pour identifier les moyens d'améliorer le réseau mondial d’AP (Encadré 11), et fournit un moyen de classer les besoins en matière de conservation des espèces et des communautés. Les couches de données fournissent aussi des informations sur le contexte des zones à gérer pour différentes valeurs, ainsi que les possibilités de maintenir la connectivité à travers les liens entre paysages. Toutefois, étant donné la disponibilité limitée des données sur la distribution des espèces, les analyses des carences ont été réalisées en utilisant des indicateurs de la biodiversité, tels que les espèces particulière ou les groupes d'espèces (Terborgh and Winter, 1983; Pearson and Cassola, 1992; Bibby et al., 1992; Kremen et al., 1993; Launer and Murphy, 1994), les attributs physiques de l’environnement (Mackey et al., 1988; Kirkpatrick and Brown, 1994) ou des habitats types (Nilsson and Gotmark, 1992; Dinerstein and Wikramanayake, 1993; Keel et al., 1993), qui sont plus susceptibles d'avoir été cartographiés. L'hypothèse inhérente à ces analyses disant que les communautés végétales ou autres indicateurs reflètent exactement les facteurs physiques (sols, régime d'humidité, aspect, altitude, température), peut être violée. Le couvert végétal, par exemple, est présumé prévoir la répartition des taxons cibles avec précision, et la distribution des vertébrés est supposée être un bon substitut de la diversité dans les autres groupes. En outre, les rapports sur la localité des spécimen ou les observations réelles sont utilisés pour affiner ou produire des cartes de distribution, en combinaison avec les superpositions de facteurs biotiques ou abiotiques qui dirigent les distributions. L'analyse des écarts repose sur la distribution des cartes qui peut ne pas être exacte parce que les modèles ne sont pas généralement bien connus, ne sont pas représentatifs, et varient au fil du temps. Encadré 11. Analyse des carences du système global d’APL’analyse des carences servait à évaluer la performance du réseau global d’AP pour la conservation au niveau des espèces (Rodrigues et al., 2004a), et proposer les zones pour l’expansion du réseau (Rodrigues et al., 2004b). Les analyses se focalisaient sur les mammifères, les amphibiens, les tortues et les tortues d’eau douce, ainsi que les oiseaux menacés, les quatre groupes de vertébrés pour lesquels des évaluations globales sont disponibles. Un grand nombre d’autres espèces comme les espèces aquatiques, les plantes et les invertébrés n’ont pas été évaluées à cause des données limitées. Sur les 11 633 espèces analysées, au moins 1 424 (12,2%) n’étaient présentes dans aucune aire protégée. L’analyse des carences était alors utilisée pour identifier les sites spécifiques pour l’expansion de future réseau, se focalisant sur l’irremplaçabilité et les menaces au niveau de ces vertébrés (Rodrigues et al, 2004b). Les aires non protégées dans le monde qui ont remarquablement une importance de conservation élevée et qui sont exposées à de sérieuses menaces ont été identifiées, massivement concentrées dans les forêts humides tropicales et subtropicales, en particulier sur les montagnes tropicales et les îles. |