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L’interdisciplinarité par les albums
Dans le petit Larousse, l’interdisciplinarité est « le caractère de ce qui est interdisciplinaire », et le mot « interdisciplinaire » est défini par « qui établit des relations entre plusieurs disciplines ou sciences ». Nous pouvons donc dire que nous mettons en œuvre de l’interdisciplinarité en éducation chaque fois que faisons des liens entre différentes disciplines scolaires. Dans le dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation, il est dit que l’interdisciplinarité n’est pas une discipline nouvelle, mais essentiellement une modalité pédagogique. Si ce mot est un terme relativement récent en pédagogie, en pratique, on pourrait dire qu’il a toujours existé. En effet, par exemple, lorsque nous faisons des mathématiques, ne lisons –nous pas un énoncé par la même occasion ? Une étude de l’INRP a défini des objectifs de l’interdisciplinarité : « Créer les conditions d’un apprentissage réel de l’élève, en développant une collaboration étroite des disciplines autour de ses intérêts et de ses activités personnelles. » Il s’agit en fait de mieux articuler les disciplines pour l’étude des sujets précis, en les adaptant aux besoins d’apprentissages des élèves. L’interdisciplinarité consiste donc à identifier les objectifs spécifiques à chaque domaine et à les croiser dans une démarche synthétique et cohérente. Chaque domaine disciplinaire va nourrir l’autre sans perdre son identité. Dans « Livres et apprentissages à l’école » Ed. MEN/CNDP, les membres de l’observatoire national de la lecture font remarquer que « si la littérature de jeunesse aide à la construction de connaissances sur soi et sur les autres, elle est aussi une aide à la découverte du monde. Elle ne relève pas uniquement du français ; chaque discipline peut s’y construire. » 2) Finalités pédagogiques :
Le fait de servir des albums dans la pratique de la classe, présente de multiples intérêts : 1) Déscolariser la lecture : Les albums ne sont pas des livres scolaires, mais de vrais livres, qui ont été écrits sans aucune intention pédagogique. Et cette différence induit chez l’élève une attitude autre face à la lecture. 2) Favoriser un accès rapide et synthétique : Face à un album, on est en présence d’un œuvre courte, qui constitue un tout. Ce qui change des traditionnels extraits de textes. L’album permet à l’enfant d’avoir une vision d’ensemble du récit. 3) Développer une culture de l’image : Autre atout de taille, les caractères physiques de l’album, c’est à dire le rapport texte/illustrations. Le travail sur les illustrations permet une initiation à l’analyse graphique et ainsi le développement des compétences à la lecture d’image. 4) Généralités : Les albums sont d’une grande richesse, ils augmentent la curiosité et l’intérêt des enfants. D’un point de vue formel, les albums se distinguent par le fait que dans la plupart des cas, ils associent un texte à des images. Matériellement, il s’agit de livres à la couverture le plus souvent solide et comprenant peu de pages. Enfin, les albums sont des livres qui s’adressent à des tranches d’âge bien définies : - plutôt les tout-petits (0 à 3 ans)
Il existe trois grandes catégories d’albums.
L’album a souvent été défini comme « contrepoint entre le texte et l’image ». Il s’agit de ce que l’on nomme plus fréquemment, l’articulation texte/images et qui semble caractériser l’album. Les images ne se contentent pas d’illustrer le texte, mais racontent une partie de l’histoire. On peut dire que, dans un album, le texte génère des images mentales, comme tout texte de fiction, et que les images suscitent des mots. Il existe trois types d’articulation entre le texte et l’image d’un album. Il suffit d’imaginer les types de relation possibles entre les deux narrateurs (le narrateur imagier et le narrateur textuel) :
Il faut noter qu’il existe aussi des albums sans texte. Il est intéressant, avec des élèves de cycle 3, de les initier à repérer ces catégories d’albums, en plus de l’initiation à leur typologie.
Si l’on considère qu’on ne peut limiter l’acte de lecture à un problème mécanique ou de mécanismes (décoder/déchiffrer), mais que lire c’est comprendre, qu’il n’y a lecture, que si il y a recherche de sens, on peut donc affirmer que l’album de jeunesse, est la première rencontre de l’enfant avec la lecture, en ce sens qu’on attend de lui une interprétation croisée du récit, du texte et des images. C’est cette combinatoire cognitive, qui en constitue l’apport essentiel. Par son contenu principalement illustratif, ses différents contenus (narratifs, descriptifs, informatifs, ludiques…), ses multiples modes de présentation, l’album est avant tout le véhicule d’une idée, d’une notion, d’un message. Il demande d’être interprété, reçu. ![]()
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