Bibliographie du dossier sur la philosophie : 21 Weber et le discernement du bien et du vrai dans "Le Savant et le politique" 21 Comte-Sponville André, 1995, interview à Sciences Humaines, janvier, pour 1994, Valeur et Vérité;








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COMTE Auguste (1798-1857) et le positivisme, quelques notes par Jean-François Dortier, in Sciences Humaines n° 109, octobre 2000, pp. 42-44 ;

Le parcours aléatoire de Comte


« (...) Lorsqu’en 1839 Comte invente donc la sociologie, il n’est pas tout à fait inconnu. Il a 41 ans et voilà déjà maintenant plusieurs années, depuis 1826 exactement, qu’il a entrepris de rédiger et d’enseigner son Cours de philosophie positive. Son ambition intellectuelle cadre mal avec son statut. Malgré son passé d’étudiant prodige, il ne dispose d’aucune chaire universitaire et vit simplement de cours privés et des aides que lui accordent quelques fidèles.

Selon le rangement des sciences par Comte, la sociologie exige la maîtrise de la biologie


p.44

(...) Dans la suite de son Cours, Comte propose une classification générale des sciences. Cette classification se fonde sur les degrés de complexité croissante des objets étudiés. L’astronomie et la physique étudient des objets inanimés. Leur méthode est abstraite et simple. La chimie et la biologie sont les sciences du vivant : elles ont affaire à des objets complexes et changeants. La science sociale est arrivée en dernier dans l’ordre des sciences. Elle doit intégrer les acquis des autres sciences pour affronter l’objet le plus complexe qui soit : la société humaine.

La physique sociale, rebaptisée sociologie, doit devenir à son tour une science positive. Elle permettra de connaître à la fois les lois d’organisation de la société (statique sociale) et celle de son évolution (dynamique sociale).

Une définition positive (non pas péjorative) du positivisme


(...) Le positivisme proclame que le vrai savoir doit se débarrasser des vaines spéculations métaphysiques et croyances pour s’appuyer sur la mise en relation des faits.

On peut classer parmi les positivistes du XIX° siècle des auteurs français comme Ernest Renan, Hippolyte Taine, Claude Bernard et Émile Littré ; en Angleterre, John Stuart Mill et Herbert Spencer. En Allemagne, le mouvement va être à l’origine du positivisme de l’école de Vienne, créée dans les années 30.

Tous les positivismes ne professent pas exactement la même doctrine. Mais quelques principes communs les unissent :

- le rejet du discours philosophique, qualifié de métaphysique, qui n’est que vaine spéculation sur des concepts ;

- la nécessité de s’en tenir aux faits et à leur relation, à l’expérimentation et la validation empirique des hypothèses ;

- le souci de la précision, de la mesure et de la démonstration rigoureuse. »

Définition d’un positivisme personnel


Entre une définition péjorative du positivisme qui nous dissuaderait d’y adhérer, et certaines autres acceptions qui nous y attirent, tentons une définition du positivisme tel que nous souhaiterions qu’il soit :

- Il me paraît certain que la discipline de la sociologie, comme je la conçois, c’est-à-dire sous un angle individualiste méthodologique, agrégationniste, ne peut, comme le pensait déjà Comte, être fructueuse que si on maîtrise au préalable des connaissances en psychologie. Plus en amont, il me semble qu’on ne peut être un bon psychologue que si on maîtrise un certain nombre (le plus possible) de connaissances en neurobiologie. La génétique s’avère également une science précieuse, pour ne pas dire indispensable, dans la compréhension des phénomènes de mobilités intergénérationnelles sur le plan de la réussite sociale ou scolaire (ce qui est d’ailleurs très lié). Un ignorant en neurobiologie et génétique et en psychologie ne fait, à mon sens, que brasser de l’air s’il s’adonne à la sociologie, et plus encore à une « philosophie », voire une philosophie politique, de cette sociologie.

- Le discours philosophique ne doit jamais précéder la connaissance empirique (en sociologie, psychologie et biologie). Dans le cas contraire, il est imposteur, sophiste. La réflexion philosophique ne vient qu’en dernier lieu, qu’après la connaissance et la réflexion sur cette connaissance. La fonction de la réflexion philosophique est (à mon sens) à l’homme de procurer bonheur et sagesse au vu de ce qu’il sait du monde. Le discours philosophique n’est pas à rejeter a priori ; il est à écarter lorsqu’il occulte la connaissance. En l’occurrence, celui qui est aujourd’hui ignorant en neurobiologie et génétique n’est pas apte à livrer un discours philosophique à ses contemporains. Il serait comme un « philosophe » du XVI° siècle qui ignorerait encore que la Terre tourne autour du soleil, c’est-à-dire qu’il n’aurait pas grand chose à nous enseigner sur la condition humaine dans l’univers. Un tel discours en serait que « vaine spéculation sur des concepts ».

- Il faut toujours faire preuve au maximum de précision et de rigueur dans ses propos et ses écrits, en en évacuant notamment toute insinuation ou présupposé moral ou idéologique ; une donnée morale ou idéologique doit être exprimée de façon claire et neutre   tant qu’on est dans le domaine de la recherche scientifique.

- Les faits empiriques et expérimentaux doivent toujours primer sur les spéculations ou théories. Un seul fait peut faire s’effondrer une « cathédrale théorique » ; il faut l’admettre et faire s’effacer la cathédrale théorique devant le fait. La moindre trajectoire atypique due à des potentialités natives exceptionnelles est par exemple un terrible pavé dans la mare des théories sociologiques ultra-environnementalites et « nativo-égalitaires », telle que la théorie de la « Reproduction » de Pierre Bourdieu.

- Il faut dissocier les faits neutres issus de la science et les opinions philosophiques et politiques, qui doivent demeurer libres et laissées au choix subjectif de chaque citoyen, quand bien même un citoyen choisit-il d’être fasciste ou communiste (et non pas social-démocrate ou libéral) : à lui, après, d’argumenter son choix.

- Le positivisme peut croire qu’existe une vérité unique. Mais il peut également admettre (et cela n’est pas contradictoire) un certain relativisme quand l’accès à cette vérité paraît par trop complexe : mieux vaut être encore un relativiste dubitatif qu’un entêté qui se trompe.

À ce compte-là, si le positivisme se définissait ainsi, nous serions positiviste sans réserve.
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