Bibliographie du dossier sur la philosophie : 21 Weber et le discernement du bien et du vrai dans "Le Savant et le politique" 21 Comte-Sponville André, 1995, interview à Sciences Humaines, janvier, pour 1994, Valeur et Vérité;








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Le dépassement de la détermination biologique native et de l’impossibilité égalitaire

Que la morale admette les faits scientifiques et les intègre pour se renouveler


Le Pape Jean-Paul II, en 1996, a invité les catholiques à « admettre les faits de l’évolution, à prendre au sérieux les théories évolutionnistes, en restant clairvoyant sur leurs possibles conséquences idéologiques ou politiques, philosophiques ou théologiques, et en se refusant à toute forme de réductionnisme qui diminuerait la valeur de la personne humaine ».

Je crois que cette démarche doit être imitée dans notre domaine : que les défenseurs de la justice et de l’égalité sociale, les humanistes, les marxistes, les progressistes, les défenseurs des « opprimés », des « dominés », etc., prennent acte des réalités biologiques, des déterminismes biologiques des capacités cognitives (que l’on ne va cesser de découvrir dans les années à venir) et en tirent les conséquences nécessaires sur le plan des repère éthiques, des perspectives philosophiques et de la vigilance à l’égard des dévoiements idéologiques possibles et des « réductionnismes qui diminueraient la valeur de la personne humaine ».

Voilà, au-delà de mon laborieux travail de thèse, mon souhait le plus cher!

La « justice sociale »

La définition rawlsienne de la « justice » établie dans le cadre théorique de la « position originelle » a-t-elle une validité pratique ?


Je vois une faille dans la théorie de Rawls : c’est que la « société juste », telle qu’elle est définie dans la « position originelle », est estimée comme juste par tous dans la mesure où cette définition est établie dans le cadre de la « position originelle », qui est un contexte théorique. Mais une fois propulsés dans la société réelle, ces mêmes sujets qui avaient estimé comme « juste » ce qui est maintenant devenu une réalité, conserveront-ils toujours le même point de vue ? Il est fort à parier que les catégories qui se trouvent défavorisées par la « vie », par le hasard, par les inégalités d’origine et de capacités intellectuelles, modifieront leur point sur le degré de « justice » de cette société ; peut-être regretteront-ils ce qu’ils avaient proposé et acquiescé dans la « position originelle », parce que cette position originelle ne fait pas ressentir l’envie ou l’aigreur générées par une situation défavorable. Il y a fort à parier pour que seules les classes favorisées estiment comme effectivement « juste » la société réelle, sur la base de ce qu’ils avaient imaginé dans la « position originelle ».

Il me semble qu’il y a là une limite à la théorie de Rawls, et même, en fait, une impossibilité à établir une société « juste », parce que l’homme est humain, parce que le sentiment de « justice » ou « d’injustice » est lié au ressentiment, à l’affect, et que cet affect échappe au contrôle de la raison.

La « société juste » de John Rawls est élaboré par des hommes « raisonnables », mais les hommes sont des animaux sentimentaux et passionnés, dont la raison est guidée par les affects. Dans ce cas, quel sens cela a-t-il de faire élaborer par des hommes le projet d’une « société juste » dans laquelle ils ne vivent pas encore ?

C’est comme parler de partage de gâteau à des enfants qui n’ont pas encore faim : la question les concerne de façon moins viscérale que lorsqu’ils se trouveront dans la situation réelle de la faim. Et il y a fort à parier pour leur conception de la « justice » soit différente dans chacun des cas : celui où ils n’ont pas faim, et discutent du partage du gâteau de manière théorique, et celui où ils souffrent de la faim et où la notion de « justice » recouvre la nécessité d’avoir la plus grosse part possible du gâteau.


1 (dactylographiées)

2 Qu’illustre un P. Bourdieu. Weber (M. Weber, 1920), Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie, I, München, Mohr, p. 237) relevait déjà le caractère inacceptable de l’explication fonctionnaliste des valeurs proposée par le marxisme. Permettant à la reproduction de la classe dominante de se faire à l’insu des sujets sociaux, la théorie des habitus va encore plus loin : elle fait de la société, comme l’écrit J. Elster (J. Elster, Le laboureur et ses enfants, Paris, Minuit, 1984), « un complot sans comploteurs ». B. Cazes (B. Cazes, 1997, Les nouveaux réactionnaires, Sociétal, 13, novembre 1997, p. 64) remarque justement que le postulat « personne n’agit » est commun aux vedettes des sciences humaines françaises de la génération 68.

3 R. Horton, 1973, Lévy-Bruhl, Durkheim and the scientific revolution, in R. Horton, R. Finnegan, Modes of Thought, London, Faber ; M.E. Spiro, 1995, Culture et nature humaine, Paris, PUF.

4 On pourrait pour illustrer ce point de vue imaginer une société peuplée de joueurs de poker détenant chacun une main et cette main constituant unu aspect de son tempérament naturel. Chacun, évidemment, défend sur la place publique les valeurs de son propre jeu. Les titulaires de quinte défendent la valorisation des quintes, les titulaires d’une paire la valorisation d’une paire. Quelles seront les valeurs consensuelles, majoritaire, d’une telle société ? Probablement celles qui valorisent les jeux « moyens » (deux paires, un brelan...) parce que ces jeux sont ceux qui ont la plus grande fréquence de tirage et représentent 80 % de la population. Ne serait-ce pas ce que nous appelons (abusivement) valeurs, opinions ou goûts artistiques « universels » ? La « signification morale du monde » n’est-elle pas qu’une agrégation gaussienne de valeurs morales individuelles ?

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