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Mars 2010 / Sixième assemblée (La république de Platon) Le vent commençait à se lever sur la digue sur laquelle nous étions assis. 1 heure du matin sonna au clocher de Marseillan. Encore une journée parfaite. Gilles était de plus en plus détendu. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas parlé de lui, de sa vie et visiblement cela lui procurait beaucoup de bonheur. Je me demandais si la solitude ne lui pesait pas trop. Evidemment, il y avait beaucoup de monde qui passait sur son bateau et il ne manquait pas une occasion de polémiquer. Beaucoup de ses amis étaient « Nanars » et ensemble, ils remettaient en cause ce qu’ils avaient inventé la vieille. Gilles donna le signal du départ, on rentra les fauteuils, le magnétophone, et hop, en deux minutes on était couché. On se leva assez tard, mais on ne traina pas avant de partir. J’allais chercher les croissants pendant que Gilles préparait le bateau. On prit une demi-heure pour prendre le café et en route. Il nous fallut 10 minutes pour passer les Onglous et entrer sur le canal du midi. Jusqu'à Agde, on marcha tranquillement, d’autant que la vitesse sur le canal était limitée. Avant d’entrer dans l’écluse ronde d’Agde, on s’amarra et on partit faire des courses pour la suite de notre voyage. Finalement, on prit l’apéro à Agde, et on profita d’une péniche qui passait devant nous pour franchit l’écluse. Le coin était très joli, car un naviguait sur un bout de canal et tout de suite après on passait sur l’Aude puis on reprenait le canal. C’étai splendide. Le but de la journée était de s’arrêter à Port CASSAFIERE, l’endroit ou Gilles avait acheté son bateau. Il continua de m’expliquai comment on pilotait son bateau et il me laissa la barre une heure pendant qu’il travaillait sur la transformation d’un meuble dans sa cabine. Je n’en menais pas large, car le pilotage d’un bateau, de surcroit quant il mesure plus de 15 mètres, ce n’était pas si simple. J’étais étonné de son gout pour la vie fluviale alors qu’il n’était pas passionné par les voyages en voiliers. Il m’expliqua que le contact avec l’eau, l’aspect inconsistant et mobile du bateau lui convenaient plus que l’aspect définitif et immobile d’une maison. Par ailleurs, un bateau c’est une maison de poupée, et toute sa jeunesse et plus tard encore, il avait choisi des locaux assez petits, caravane, chalet, tepee. Enfin, la vie sur un bateau, la relation avec les autres navigants, la lenteur des déplacements impriment sur l’existence un tempo épanouissant, calme, ce qui allait bien avec le temps qui passe et qui fait vieillir les corps. Il me disait, que toute sa jeunesse, il avait rêvé de finir sa vie sur un bateau. Se passionnant pour la recherche, pour l’écriture, pour la relation avec l’autre, pour l’échange intellectuel, pour la lutte avec gens pour une vie meilleure, il pouvait être plus efficace à partir de ce lieu, cette bulle dans laquelle il se ressourçait. 94 ans, mais sa vigueur ne se démentait pas et ses engagements ne faiblissaient pas. On arriva à Port CASSAFIERE vers 18 heures. Gilles reprit les commandes et il se gara près du poste à essence, pour faire le plein. Il me laissa remplir notre réservoir, pendant qu’il allait voir son copain mécano, qui travaillait pour l’entreprise qui louait les bateaux. Ils avaient gardé des contacts et chaque fois qu’il y avait un problème il revenait passer quelques jours dans ce petit port privé. Cette fois ci il avait besoin de faire lever le bateau, afin de changer le joint de l’arbre de l’hélice. Il avait déjà l’accord du patron qui était un de ses amis. Finalement, on devait laisser le bateau la ou il était pour la nuit et les travaux seront faits dés demain. Bonne occasion pour partir à vélo découvrir la région. Gilles me proposa de manger au restaurant du port au moment ou le directeur vint nous inviter à prendre l’apéritif. Le sud, c’est le pays de l’apéritif, mais qui va s’en plaindre ? A 18 heures, on était attablé au bar et à 19h30mn une soupière de soupe de poissons fumait au dessous de nos narines. En réalité, c’était plus qu’une soupe, puisque c’était une bouillabaisse faite par un cuisinier marseillais. Un régal. Une glace comme dessert et à 22h30 on était de retour au bateau pour la suite de notre travail. Gilles reprit le cours de son histoire : « Plus le temps passait et plus les analyses de tous les sages étaient percutantes, mais surtout, il y avait de moins en moins de résistances pour faire un sort aux idées toutes faites. Les rencontres étaient de plus en plus festives, et certains demandaient à rester ensemble après les travaux. Un vrai groupe était en train de se former. Ce jour la, deux des participants demandèrent à être remplacés, non pas qu’ils trouvaient les travaux inintéressants, mais parce qu’ils devaient partir en voyage. Ils seraient donc remplacés par deux autres personnes présentes sur la liste d’attente. Nous avions changé de salle, mais nous étions toujours sur Paris, invité par un des participants dans un amphithéâtre d’une université connue, mais inoccupée ce jour la. Tout le monde s’installa et la séance put commencer. Il était 14 heures. Au premier rang, s’étaient installés les participants au groupe qui dépouillait les réponses, en faisait une analyse et un compte rendu analytique. L’animateur du groupe, qui changeait à chaque réunion, me remit les documents classés et que je pouvais utiliser facilement : « Bonjour à toutes et à tous, Deux d’entre vous sont partis, remplacé par deux femmes, ce qui nous permet de compter 32 représentantes de la gent féminine. Nous devons admettre que d’une façon assez naturelle, puisqu’il n’y a eu ni vote, ni choix, ni raison valable d’ostracisme, que le mouvement qui pousse des intellectuels à se réunir a plutôt accueillie des hommes. Sans doute faudra t-il un jour se poser la question de l’absence des femmes dans ce type de réunion, sachant qu’il n’y a aucune volonté de qui que ce soit à rester entre hommes pas plus que nous avons eu la volonté d’ouvrir les rangs à plus de femmes, la discrimination qu’elle soit positive ou négative n’ayant pas cours dans cette assemblée. Il est quand même remarquable, qu’en cette année 2010, aussi peu de femmes s’installent dans des activités politiques, scientifiques, techniques, mêmes si il y en a davantage en chirurgie, recherche, docteur en médecine, militaires, policières…. D’autant que, d’une certaine façon, la société cherche par tous les moyens à resserrer les écarts entre les hommes et les femmes, les salaires par exemple, même si on n’arrive pas vraiment à l’égalité. Il faut quand même constater que le combat que les femmes mènent pour faire respecter la loi à ce sujet est incessant. On est obliger d’admettre que le nombre d’emplois perdus, donc de chômeurs et plus important chez les femmes. A ce jour, il n’y a pas d’étude concernant ce sujet et il faut déjà se méfier des mots et des opinions car nous pourrions rapidement être taxés de racisme anti-femme. Je vous propose, de garder dans un coin de notre mémoire qu’il faudra traiter ce sujet, même s’il peut apparaitre sensible. Pour en revenir à nos travaux et à nos propos, il était question la dernière fois de réfléchir sur les textes fondateur de nos sociétés contemporaines, passant de tribus relativement inorganisées à nos sociétés hyper structurées, de la république de la cinquième république du Général de Gaulle puis à la sixième république d’Arnaud de Montebourg. Notons qu’avant d’y arriver, nous passerons nécessairement par l’établissement de la première république et donc à la genèse de la révolution de 1789. Toutefois, nous allons revenir un peu en arrière, sur la notion de république, avec les grecs et bien entendu Platon, Socrate et les autres, questions que nous nous poserons pour la prochaine réunion. Vous trouverez en sortant tout à l’heure le document de travail que nous avons préparé.
Durant tous nos travaux, nous garderons en tête votre attachement à ces droits de l’homme universels et il ne fait pas de doute qu’ils resteront un garde fou indispensable car ils remettent l’homme au centre des intérêts de gouvernance. Le choix fondamental doit être le bien être des citoyens, sans aucunes restriction. Nous nous retrouverons dans deux mois, pour continuer à réfléchir ensemble à l’utopie universelle. Merci de votre attention ? Merci de participer à ces rencontres. Merci de votre intelligence et de votre dévouement pour la seule cause qui vaille : l’être humain. Oubliez pas de récupérer le document concernant la réunion prochaine. Une fois encore, l’assemblée se leva et applaudit. Quelques minutes plus tard, la salle était vide et je restais quelques minutes, la tête entre les mains, bouleversé par l’histoire en marche. Pourtant je ne savais pas encore que le monde était en train de changer. Le sujet de la prochaine rencontre était la république de PLATON. La république de Platon La République, « à propos de l'État » ou « la constitution », aussi nommée « La Politie » dans les milieux philosophiques, est un dialogue de Platon portant principalement sur la justice dans l'individu et dans la Cité. Il s'agit de l'ouvrage le plus connu et le plus célèbre de Platon en raison, entre autres, du modèle de vie communautaire exposé. Ce livre a été écrit antérieurement aux autres, mais il n'a pas satisfait Platon, le décidant à approfondir sa réflexion sur la justice, donnant ainsi le jour aux autres livres de La République. Il semble que la notion de justice soit une pierre importante de la république. Dans leurs discussion, pour l’un, il doit être juste de rendre à chacun ce qu'on lui doit, pour un autre la justice naturelle est ce qui est le plus avantageux au plus fort ; et le plus fort est celui qui ne se trompe pas dans la compréhension de ce qui lui est avantageux, un autre encore affirme que la justice consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû. Toujours dans la discussion, il est dit que le but de tous les hommes, ce qui rend vraiment heureux, c'est de mettre la puissance aux services des citoyens et des intérêts de celui qui la possède. L'injustice est sage et vertueuse. Socrate dit : tout art a un objet ; cet objet est différent et inférieur à cet art qui lui est utile. Mais il doit en être ainsi de l'art politique : l'homme politique, qui a le pouvoir, travaille à l'encontre des citoyens. Il dit encore : L’injuste, répond Socrate, en cherchant à dominer tout le monde, prouve que cette notion est pourvue de vices et d'ignorance. Au contraire, c'est la justice qui est sagesse et vertu; elle est donc plus puissante que l'injustice, car il n'y a rien de plus puissant que la sagesse. Et c'est cette justice, qui est une vertu, un développement naturel des fonctions d'un être, qui rend heureux. Le bonheur de l'âme est attaché à la justice, à la perfection de ses actions. Il semble que la genèse de la république soit liée à la justice Toute La République peut même être comprise comme une réponse à l’argumentation que développent les frères de Platon et comme une réfutation de la thèse selon laquelle l’injustice est préférable à la justice. En effet, les frères distinguent trois sortes de bien : celui que l'on aime pour ce qu'il est, celui que l'on aime pour ce qu'il est et pour ses conséquences et enfin celui que l'on n'aime que pour ses conséquences. Ce sont les honneurs qui sont recherchés. Pour développer cette idée, ils démontrent que chaque être tend naturellement à devenir injuste, et que l'homme n'a inventé la justice (et les lois) que parce que certains sont incapables d'être injustes et subissent les méfaits de l'injustice des autres sans pouvoir en bénéficier des plaisirs. Dans la république de Platon, Socrate part de deux idées. D’abord il est nécessaire de comprendre ce qu’est la justice dans la Cité avant de comprendre ce qu’elle est dans l’individu. Il faudra donc pour cela exposer la nature et les caractéristiques de la justice dans la Cité. Le mensonge doit être interdit dans la Cité, et réservé aux seuls chefs - dans l'intention de faire le bien, évidemment. De plus, la tempérance étant une des vertus essentielles, on ne peut laisser les guerriers aimer les richesses, la nourriture ou le vin - et il faut donc, ici encore, avoir recours à la censure. D’après Socrate, « le bonheur doit appartenir au plus haut degré à l’état tout entier ». Un état juste est-il un état heureux ? Il s’agit de rendre possible la « part de bonheur qui corresponde à chaque classe ». Richesse et pauvreté sont toutes deux nuisibles. Il faut trouver le juste milieu. Dans la république de Platon, on trouve des paramètres particuliers : Une Cité est parfaitement bonne si elle est sage, courageuse, tempérée et juste. La sagesse s’appuie sur la connaissance et les bons conseils. « C’est par ce qui tient la tête et commande, qu’un état fondé selon la nature doit, dans son ensemble, être sage. » Le courage concerne les soldats : « C’est par une partie de lui-même qu’un état est courageux, pour la raison qu’en cette partie, il possède une vertu propre à sauvegarder d’une façon constante le jugement sur les choses à craindre et sur leur nature, choses et nature des choses qui sont ce qu’a décrété le législateur au cours de l’éducation » Le respect des lois doit permettre « la sauvegarde de l’opinion crée par la loi, au moyen de l’éducation, concernant les choses mêmes qui sont à craindre et leur nature ». : Il en est pour l’État comme pour l’âme : la meilleure partie doit avoir autorité sur la partie la plus faible. Ainsi le petit nombre, dominé par la pensée doit guider le grand nombre, qui est dominé par les désirs. La tempérance est harmonie : elle se déploie sur l’État tout entier… de façon à ce qu’il y ait « identité d’opinion entre ceux qui commandent et ceux qui sont commandés sur le point de savoir quels sont ceux à qui le commandement doit appartenir. » Conflits de l’âme : On peut considérer deux fonctions de l’âme : l’une raisonnante, l’autre désirante (irraisonnée). La fonction raisonnante doit commander à la partie impétueuse. La fonction médiatrice, ou tempérance, doit soutenir le parti de la raison… L’injustice est présentée comme une maladie de l’âme : c’est une dissension qui s’élève dans les trois fonctions…On ne peut pas dire qu’il est plus avantageux de commettre l’injustice. Ce qui est intéressant dans l’approche des philosophes de Platon, c’est qu’ils donnent une importance capitale à ceux qui savent par rapport aux autres. Ce qui parait être le plus absolu encore est la justice pour les hommes et pour les sociétés. A ce titre on pourrait dire que leur réflexion est moderne malgré qu’il se situe dans un moment de l’histoire peu avancé eu égard de la notre par exemple. Que pensaient-ils tous ces « gestionnaires philosophes » de l’économique, du travail, du partage, de la consommation ? L’idée de réserver le mensonge aux seuls dirigeants et aux puissants est finalement assez proche du fonctionnement de nos hommes politiques. La justice, le bonheur, la sagesse, le courage, la vertu, l’éducation semblent être les sujets de prédilection de ces philosophe, et il ne fait pas de doute qu’ils seraient totalement déconnectés dans notre monde actuel, ou l’art de vivre les uns avec les autres en harmonie à laissé la place à de l’économie centrée sur elle-même. Il ne s’agit plus de fournir aux être humains de quoi vivre mais bien d’obéir aux fluctuations de l’économie qui ne fonctionnent que pour assurer sa propre survie. Les marchés ont remplacés les hommes politiques pour ce qui concernent les décisions à prendre. Le grand marché mondial est le véritable Big Brother de l’histoire, et il n’abandonnera pas son pouvoir car comme toute cellule humaine il refusera de mourir. C’est pour cela que les luttes commencent entre les humains qui ont compris ce qui se passaient et le système capitaliste qui commence à comprendre que la guerre a commencé. Tout s’est bien passé tant que les humains ont utilisés cet amoncellement d’argent, ce surplus de travail du aux destructions des guerres du début du 20ième siècle et donc de l’obligation de reconstruire. On parle alors des trente glorieuses, tellement le flux financier était important, et la soif de consommer si schizophrénique après avoir manger du rat et des topinambours durant la der des ders, la guerre de 40. Malheureusement, cet envie boulimique de posséder, d’utiliser a pris le pas sur la gestion sereine de la vie. La société est devenue folle, énorme, avec des envies perpétuelles de consommer, un peu comme un obèse poussé par son corps à manger tout le temps et trop. La société, pour continuer à grossir, pour permettre aux actionnaires de faire encore plus de profits a été obligé de faire consommer les citoyens et pour cela utiliser tous les moyens possibles (publicités, prime à la casse, matériel qui se détériore très vite). Du coup, le travail, qui durant des siècles a été l’exclusif des malheureux et des condamnés a été élevé au premier rang des activités humaines. Croyez vous que la société veuille revenir à un système qui prévalait pour les chasseurs, c'est-à-dire le minimum pour vivre ? Pas du tout. L’économie, le marché, le capitalisme voire les banques ne souhaitent pas la décroissance voulue par certains partis politiques. Au contraire, plus, toujours plus de profits et de préférence moins de salaires pour encore plus de profits. Mais tout cela aurait pu bénéficier au peuple si on partageait entre tous les bénéfices. Sauf que, le marché, Big Brother, n’est pas près de mourir. Henry LABORIT l’a dit et redit, rien ne veut mourir volontairement, aucun organisme vivant qu’il soit biologique ou sociétal. La république de Platon n’avait pas imaginé cela, qui croyait que la sagesse, le partage et l’intellectualisme pouvait suffire à gérer le peuple. sommaire |
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