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Emmanuel Desrosiers

Les voleurs d’or



BeQ

Emmanuel Desrosiers
(1897-1945)
Les aventures de John Steel # 1
Les voleurs d’or

La Bibliothèque électronique du Québec

Collection Littérature québécoise

Volume 749 : version 1.0

Les voleurs d’or

Numérisateur : Jean Layette.

Éditions Police Journal

Édition de référence :

La Cie de publication

Le Roman policier.

15 janvier 1941

Le repos de John Steel


Ce soir-là John Steel se reposait.

Il venait de terminer la célèbre affaire des mines de cuivre de Creek-Lake qui l’avait passablement fatigué et il se promettait de prendre un long mois de vacances, d’ailleurs bien méritées.

Allongé dans un grand fauteuil confortable le célèbre détective fumait un pure havane et une fumée odorante l’entourait.

Il goûtait un repos complet.

Bolton, son valet, s’affairait dans la cuisine, car Steel était gourmet. Il aimait les bons plats et quand il revenait à son « home » Bolton se surpassait.

Et ce soir-là un appétissant bifteck cuisait dans une sauce brune dont le valet connaissait seul le secret.

Il savait que son maître serait heureux une autre fois, lui qui, pendant ses randonnées ne mangeait souvent que sur le pouce.

Quand le souper fut à point Bolton sonna son maître mais en même temps le timbre du téléphone résonna.

Le valet décrocha :

– C’est pour vous, Steel !

Le détective prit l’appareil et écouta.

La conversation ne fut pas de longue durée. Le détective raccrocha après avoir crié dans l’appareil :

– Non ! Non et non !

Puis il passa à la salle à manger où Bolton servait déjà un potage à l’oignon, dont l’arôme fit sourire d’aise le détective.

– Restez, Bolton, vous souperez avec moi, mais avant, allez chercher à la cave une bouteille de vieux vin blanc, vous savez les étiquettes bleues.

Le valet était ravi car il admirait le limier et il espérait toujours que Steel lui raconterait une de ses aventures. Et Bolton savait qu’il en avait.

Le repas fut gai. Steel laissait ses nerfs se détendre, mais d’aventures point. Il ne desserra pas les lèvres sur ce sujet qu’il semblait avoir oublié et auquel il paraissait étranger.

Les deux hommes firent honneur au bifteck et un malodorant fromage vint mettre fin à ce souper réussi.

Steel se retira dans le fumoir et alluma un autre havane. Puis il se plongea dans la lecture d’un roman quelconque.

Décidément Steel allait pouvoir goûter un peu de repos pendant ce mois à venir. Il projeta même un voyage chez de vieux amis pendant que Bolton garderait la maison.

Ce brave Bolton, il était habitué à rester seul de longs jours sans aucune nouvelle du détective parti en mission là où le devoir lui commandait d’aller.

Bolton rangeait la cuisine quand le timbre de la porte d’entrée résonna.

Le valet alla répondre :

Une grosse limousine stationnait devant la porte et un homme plutôt âgé en descendit.

Il avait l’air préoccupé, et c’est avec impatience qu’il avait sonné le valet :

– Je désire entretenir John Steel.

Bolton, qui avait la consigne de ne pas déranger son maître, voulut fermer la porte aussitôt ouverte. Mais le vieillard était tenace :

– Il me faut voir John Steel coûte que coûte. Annoncez Wilcoxon de la Silver Dollar Steamship Line.

Il parlait si fort que le détective saisit quelques bribes de la conversation. Il sortit de son fumoir et vint à la porte. Il connaissait Wilcoxon pour avoir déjà résolu quelques problèmes de la Silver Dollar.

Le vieillard entra non sans avoir décoché au valet un regard furibond.

Après avoir verrouillé la porte du boudoir Steel invita Wilcoxon à parler.

On n’entendait dans la pièce sombre que le tic-tac d’une vieille horloge suisse à lourde carcasse de chêne.

– Ce qui nous arrive ou doit nous arriver est terrible, Steel, il faut absolument que vous nous aidiez !

Le détective, très correct, répondit :

– Trop tard, Wilcoxon, je suis en vacances, je ne travaille plus.

Le vieillard baissa la tête. Il apparaissait tout courbé, ruiné par la vie. Steel vit une larme furtive couler sur la joue décharnée de Wilcoxon.

– J’ai bien travaillé, Steel, toute ma vie ! Je suis à la veille d’être ruiné et ce n’est pas ma faute. L’an dernier, un chargement de vingt millions en or confié à notre compagnie a été volé en rade de Liverpool. Les assurances ont remboursé les trois-quarts du montant et nous cinq millions. Vous dire ce que nous avons dû faire pour nous tenir à flot n’est pas croyable. Cinq millions, Steel ! c’est une somme. Le public n’a jamais rien su d’autre chose que le vol stupéfiant des vingt millions d’or dans la rade de Liverpool et jamais retrouvés.

Aujourd’hui on nous charge de transporter encore dix millions en lingots d’or à Londres. Les assureurs ne veulent pas prendre de risques sur cette cargaison. Et pour nous, refuser le transport signifierait que notre compagnie n’est plus solvable. Et vous verriez fondre sur nous les créanciers qui ont encore confiance au vieux Wilcoxon. Steel, voulez-vous accompagner le chargement ?

Le détective hésita :

– Qui vous dit qu’on vous volera ?

– J’ai reçu une lettre anonyme m’avertissant du vol projeté. Ce fut la même chose l’an passé.

– À qui appartient l’or ?

– Au Trust Général.

– Décidément, on n’est guère discret chez les manipulateurs d’or.

Le vieillard après avoir montré la lettre anonyme à Steel et l’avoir assuré que le secret le plus absolu était gardé le pria derechef de s’occuper de l’affaire.

– Il me faudra, dit Steel, les pleins pouvoirs, tant de la Silver Dollar Steamship que du Trust Général.

– Vous les aurez, assura Wilcoxon.

L’or était déjà chargé à bord du liner « Iroquois » et gardé jour et nuit par des gardiens armés. Le vaisseau devait prendre la mer le surlendemain.

– Il faut, dit Steel, que rien ne transpire de tout ceci. Je me charge de conduire à bon port la cargaison de dix millions.

Wilcoxon, rassuré et heureux prit congé du détective.

Tout le reste de la soirée Steel échaffauda ses plans.

À vrai dire, le détective aurait mieux aimé rester au pays, mais pour un vieil ami comme Wilcoxon il ne pouvait se refuser à traquer les bandits qui se préparaient à vider de leur contenu les voûtes du steamer « Iroquois » de la Silver Dollar Steamship Line. Il savait aussi que la fortune de Wilcoxon en serait fortement ébranlée et peut-être complètement perdue à la suite d’un vol possible, mais qu’il saurait bien empêcher.

Il n’avait aucune indication pouvant l’aider dans la capture des voleurs. À Liverpool, un an auparavant, ces derniers n’avaient laissé aucune trace. Les vingt millions en or avaient été subtilisés en plein jour et pour ainsi dire sous la protection de la police qui croyait avoir à faire aux autorités de la compagnie.

Steel sonna Burton.

– Je pars, Burton, pour vacances. Ce n’est pas un secret. Je n’ai aucune envie de travailler, croyez-moi. Voici cinquante dollars pour l’entretien de la maison et un chèque signé sans montant fixé que vous pourrez utiliser si le besoin s’en faisait sentir.

De plus, Burton, préparez mes valises, mon palm beach et mon panama, je me dirige vers le sud.
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