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« A chacun je demanderai compte de la vie de son frère » (Gn 9, 5) : vénération et amour pour la vie de tous 39. L’homme ne peut disposer de la vie dont Dieu est le seul maître. Le caractère sacré de la vie a son fondement dans son action créatrice. Celle-ci est dans les mains de Dieu qui veille sur elle avec tendresse. Ainsi, dans l'histoire des peuples et dans la condition des individus, Israël voit le résultat d'un dessein d'amour par lequel Dieu ressaisit toutes les potentialités de la vie et s'oppose aux forces de mort. 40. Le commandement relatif à l'inviolabilité de la vie humaine gravé dans la conscience interdit de faire mourir l'innocent et le juste, mais aussi de le blesser. Certes, dans l’Ancien Testament, la législation pénale en vigueur prévoyait de lourdes peines corporelles et même la peine de mort. Mais son message d'ensemble est un appel pressant à respecter l'inviolabilité de la vie physique et l'intégrité de la personne ; il culmine dans le commandement positif de l’amour du prochain. 41. Au jeune homme riche qui demande ce qu’il doit faire de bon pour avoir la vie éternelle, Jésus répond qu’il doit observer les commandements » et il cite, comme le premier d'entre eux, le commandement : « Tu ne tueras pas ». Dans le Discours sur la Montagne, il demande aux disciples une justice supérieure à celle des scribes et des pharisiens dans tous les domaines, y compris celui du respect de la vie. Par ses paroles et par ses gestes, le Christ explique les exigences positives du commandement sur l'inviolabilité de la vie parmi lesquelles le devoir de protéger les personnes dont la vie est faible et menacée. Avec Jésus, ces exigences positives vont de la 15 nécessité de prendre soin de la vie du frère à la prise en charge de l'étranger, jusqu'à l'amour de l'ennemi. Tout disciple doit se rendre proche de quiconque est dans le besoin jusqu'à se sentir responsable de sa vie et lui faire du bien avec empressement et sens de la gratuité. Cet amour culmine dans la prière pour l'ennemi, en accord avec l'amour bienveillant de Dieu. Ainsi le commandement divin qui porte sur la protection de la vie de l'homme arrive à son niveau le plus profond dans l'exigence d'amour pour toute personne. Tel est l'enseignement de saint Paul, en écho aux paroles de Jésus : « Les préceptes du décalogue se résument en la charité qui est la Loi dans sa plénitude ». «Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la » (Gn 1, 28) : les responsabilités de l'homme à l'égard de la vie 42. Dieu donne à l'homme de dominer la terre et tout être vivant. L'homme a une responsabilité propre à l'égard de la création que Dieu a placée au service de sa dignité personnelle et de sa vie. C'est la question de l'écologie depuis la préservation des « habitats » naturels des différentes espèces d'animaux et des diverses formes de vie jusqu'à l'« écologie humaine » proprement dite, qui doit favoriser des solutions respectueuses du grand bien de la vie. La limitation imposée par le Créateur à sa domination, exprimée symboliquement par l'interdiction de « manger le fruit de l'arbre », montre avec clarté que, dans le cadre de la nature visible, nous sommes soumis à des lois biologiques et morales, que l'on ne peut transgresser impunément. 43. Lorsque l'homme et la femme, dans le mariage, donnent la vie par la génération, ils participent alors à l’« œuvre créatrice » : car engendrer un enfant est un événement profondément humain et hautement religieux qui engage les conjoints, devenus « une seule chair », et Dieu lui-même. « Quand, de l'union conjugale des deux, naît un nouvel homme, il apporte avec lui au monde une image et une ressemblance particulières avec Dieu : dans la biologie de la génération est inscrite la généalogie de la personne. Dans la paternité et la maternité humaines, Dieu est présent selon un mode différent de ce qui advient dans toute autre génération "sur la terre". En effet, c'est de Dieu que peut provenir cette "image", cette "ressemblance" propre à l'être humain. La génération est la continuation de la création ». Ainsi Ève, « la mère de tous les vivants » s'écrie : « J'ai acquis un homme de par le Seigneur ». Quand la vie est communiquée des parents à l'enfant, se transmet, grâce à la création de l'âme immortelle, l'image, la ressemblance de 16 Dieu. Ainsi l’évêque Amphiloque exaltait le mariage comme un peintre de l'image divine. C’est la grandeur des époux de « coopérer à l'amour de Dieu qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille ». Le don de Dieu est accueilli et une nouvelle vie s'ouvre à l'avenir. « C'est toi qui as créé mes reins » (Ps 139 138, 13) : la dignité de l'enfant non encore né 44. La Parole de Dieu invite à apporter soins et respect à la vie, surtout lorsqu’elle est marquée par la maladie ou la vieillesse. Dans l'Ancien Testament, on craint la stérilité comme une malédiction, tandis que l'on ressent comme une bénédiction le fait d'avoir beaucoup d'enfants. De plus, Israël a conscience d'être le peuple de l'Alliance, appelé à se multiplier selon la promesse faite à Abraham. La Sainte Ecriture parle avec respect et amour de la conception, de la formation de la vie dans le sein maternel, de la naissance et du lien étroit entre le moment initial de l'existence et l'action de Dieu. L'existence de tout individu est dans le plan de Dieu. Job, du fond de sa souffrance, contemple l'œuvre de Dieu dans la manière miraculeuse dont son corps a été formé dans le sein de sa mère ; il en retire un motif de confiance et il exprime la certitude d'un projet divin sur sa vie (cf. Jb 10, 8-12). L’auteur des psaumes s’émerveille de l'intervention de Dieu sur la vie en formation dans le sein maternel. Il est inimaginable que ce merveilleux processus de l'apparition de la vie puisse être soustrait à l'action du Créateur et laissé à la merci de l'arbitraire de l'homme. Ainsi la mère des sept frères professe sa foi en Dieu, principe et garant de la vie dès sa conception, et fondement de l'espérance de la vie éternelle. 45. Les paroles par lesquelles Elisabeth exprime sa joie d'être enceinte manifestent l'exaltation de la fécondité et l'attente empressée de la vie. Mais la valeur de la personne dès sa conception est célébrée plus encore dans la rencontre entre Marie et Elisabeth, et entre les deux enfants qu'elles portent en elles. Dans leur rencontre, la force rédemptrice de la présence du Fils de Dieu commence à agir. « Je crois lors même que je dis : "Je suis trop malheureux" » (Ps 116 115, 10) : la vie dans la vieillesse et dans la souffrance 46. Le contexte culturel et religieux reconnaît dans la personne âgée, avec sa sagesse et son expérience, une richesse irremplaçable pour la famille et pour la société. L'idéal pour l’homme est de parvenir au bout 17 de sa vieillesse. Le croyant sait que sa vie est dans les mains de Dieu et accepte de lui la mort. Le croyant dont la santé est ébranlée croit en la puissance vivifiante de Dieu et l’invoque avec une ardente espérance. 47. Jésus est envoyé par le Père pour porter la bonne nouvelle aux pauvres et panser les cœurs meurtris. Envoyant à son tour ses disciples à travers le monde, il leur confie une mission dans laquelle la guérison des malades s'accompagne de l'annonce de l'Evangile. Certes, le croyant peut être appelé à abandonner la vie du corps pour un bien supérieur. Jésus offre librement sa vie à son Père et à ses amis. La mort de Jean Baptiste atteste aussi que l'existence terrestre n'est pas le bien absolu : la fidélité à la parole du Seigneur est plus importante encore, même si elle peut mettre la vie en jeu. Et saint Etienne, témoin fidèle de la Résurrection du Seigneur répond par des paroles de pardon à ceux qui le lapident, ouvrant ainsi la voie à une innombrable cohorte de martyrs. Toutefois, seul le Créateur est le maître absolu du choix de vivre et de mourir, lui en qui « nous avons la vie, le mouvement et l'être ». « Quiconque la garde vivra » (Ba 4, 1) : de la Loi du Sinaï au don de l'Esprit 48. En accueillant le don de Dieu, l'homme doit s'engager à maintenir la vie dans la vérité inscrite en elle. S'en écarter équivaut à se condamner soi-même au non-sens et au malheur, avec pour conséquence de pouvoir devenir une menace pour l'existence d'autrui par suite de la rupture des barrières qui garantissent le respect de la vie. Le commandement de Dieu indique la direction que la vie doit suivre pour pouvoir respecter sa vérité et sauvegarder sa dignité. La Loi du Seigneur est au service de cette protection parce qu'elle révèle la vérité dans laquelle la vie trouve son sens plénier. L'Alliance de Dieu avec son peuple est fortement liée à la perspective de la vie, même dans sa composante corporelle. Le commandement est présenté en elle comme le chemin de la vie. En effet, l’existence ne peut être authentique et plénière si elle se détache du bien ; et le bien, à son tour, est fondamentalement lié aux commandements du Seigneur, c'est-à-dire à « la loi de la vie ». Le bien à accomplir est la raison même de la vie et la vie ne s'édifie que par l'accomplissement du bien. C'est donc l'ensemble de la Loi qui sauvegarde la vie de l'homme. Cela explique qu'il est difficile de rester fidèle au « tu ne tueras pas » quand on n'observe pas les autres « paroles de vie » auxquelles ce commandement est connexe. En dehors de cette perspective, le commandement finit par devenir une 18 obligation extrinsèque, à laquelle on cherchera des exceptions. C’est seulement si l'on s'ouvre à la plénitude de la vérité sur Dieu, sur l'homme et sur l'histoire que l'expression « tu ne tueras pas » brille à nouveau comme un bien pour l'homme dans toutes ses dimensions et ses relations. En observant la parole du Seigneur, l'homme peut vivre en toute dignité et justice et peut porter des fruits de vie et de bonheur. 49. Les Prophètes rappellent avec force au peuple d’Israël que seul le Seigneur est la source de la vie. Ils dénoncent ceux qui méprisent la vie et violent les droits de la personne. Mais, ils ont surtout l'intention de susciter l'attente d'un nouveau principe de vie apte à fonder des rapports renouvelés de l'homme avec Dieu et avec ses frères. Jésus de Nazareth accomplit la Loi et donne aux croyants un cœur nouveau par son Esprit et la règle d'or de l'amour mutuel. Dans le Christ, la Loi devient définitivement la bonne nouvelle de la seigneurie de Dieu sur le monde, qui rapporte toute l'existence à ses racines. C'est « la loi de l'Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus », dont l'expression fondamentale, à l'imitation du Seigneur, est le don de soi dans l'amour pour les frères. C'est une loi de liberté, de joie et de béatitude. « Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37) : sur l'arbre de la Croix s'accomplit l'Evangile de la vie 50. Jésus que les hommes ont transpercé les attire tous à lui. La Croix est l’arbre glorieux qui accomplit et révèle pleinement l'Evangile de la vie. Le vendredi saint, « le soleil s'éclipsant, l'obscurité se fit sur la terre entière... Le voile du Sanctuaire se déchira par le milieu ». Ce bouleversement est le symbole d’une lutte effroyable entre les forces du bien et les forces du mal. Mais dans cette obscurité, la Croix se détache encore plus nettement et apparaît comme le centre, le sens et la fin de toute l'histoire et de toute vie humaine. Jésus cloué à la Croix vit le moment de son « impuissance » la plus grande, exposé aux moqueries de ses adversaires et livré aux mains de ses bourreaux. Pourtant, après tout cela, « voyant qu'il avait ainsi expiré », le centurion romain s'écria: « Vraiment cet homme était fils de Dieu ». Ainsi, la gloire du Fils de Dieu se manifeste sur la Croix ! Par sa mort, Jésus éclaire le sens de l’existence de tout être humain. Avant de mourir, Jésus prie son Père, implorant le pardon pour ses persécuteurs, et promet au malfaiteur qu’il sera aujourd'hui même avec lui dans le Paradis. Après sa mort, « de nombreux corps de saints trépassés ressuscitèrent». Le salut opéré par Jésus est un don de vie et de résurrection. Au cours de 19 son existence, Jésus avait aussi apporté le salut en guérissant, et en faisant du bien à tous. Mais les miracles, les guérisons et les résurrections étaient des signes d'un autre salut, qui consiste à pardonner à l’homme ses péchés et à lui donner la vie de Dieu. Sur la Croix se réalise, avec une perfection pleine et définitive, le prodige du serpent élevé par Moïse dans le désert. Aujourd'hui encore, tout homme menacé dans sa vie trouve la ferme espérance d'obtenir sa rédemption en tournant son regard vers Celui qui a été transpercé. 51. « Jésus dit : "Tout est achevé" et, inclinant la tête, il remit l'esprit. Et le soldat romain, de sa lance, lui perça le côté, et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau ». La mort de Jésus est semblable à celle de tout autre être humain, mais elle est source de l'Esprit par lequel il nous rachète de la mort et nous ouvre à une vie nouvelle. C'est à la vie même de Dieu que l'homme peut participer par les sacrements de l'Eglise. La contemplation de la Croix nous conduit ainsi jusqu'aux racines les plus profondes du dessein de Dieu. Jésus voulut obéir à Dieu en toute chose : il est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. De cette façon, il proclame que la vie atteint son centre, son sens et sa plénitude quand elle est donnée. Appelés à imiter Jésus et à donner notre vie pour nos frères, il nous faut réaliser dans la plénitude de la vérité le sens de notre existence. Comme tu nous as donné l'exemple et nous as communiqué la force de ton Esprit, nous pourrons, avec toi et comme toi, obéir au Père et faire sa volonté. Accorde-nous d'écouter avec un cœur docile et généreux toute parole qui sort de ta bouche ; nous apprendrons à vénérer la vie de l'homme, à l'aimer et à la favoriser. CHAPITRE III TU NE TUERAS PAS LA LOI SAINTE DE DIEU « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements » (Mt 19, 17) : Evangile et commandement 52. Jésus rappelle le premier précepte du Décalogue au jeune homme qui lui demande quels commandements il doit observer. Le commandement de Dieu n'est jamais séparé de l'amour de Dieu : il est toujours un don pour la croissance et pour la joie de l'homme. L'Evangile de la vie est aussi un grand don de Dieu et un devoir qui engage l'homme. Il suscite étonnement et gratitude chez la personne libre et il demande à être accueilli, gardé et mis en valeur avec un sens 20 aigu de la responsabilité : en lui donnant la vie, Dieu exige de l'homme qu'il la respecte, l'aime et la promeuve. De cette manière, le don se fait commandement et le commandement est lui-même un don. Image vivante de Dieu, l'homme est roi et seigneur non seulement des choses, mais avant tout de lui-même, et de la vie qu'il peut transmettre par l'acte de génération accompli dans l'amour et dans le respect du dessein de Dieu. Sa seigneurie, qui est un ministère, est le reflet de la seigneurie infinie de Dieu. De ce fait, l'homme doit la vivre, en participant à la sagesse et à l'amour incommensurables de Dieu. Et cela se réalise par l'obéissance libre à la Loi sainte, qui se nourrit de la conscience que les préceptes du Seigneur sont confiés à l'homme pour son bien, pour garder sa dignité personnelle et parvenir à sa béatitude. « A chacun, je demanderai compte de la vie de son frère » (Gn 9, 5) : la vie humaine est sacrée et inviolable 53. Le précepte « tu ne tueras pas » est un commandement divin, au cœur de l'Alliance que le Seigneur conclut avec le peuple élu ; mais il était déjà contenu dans l'alliance originelle de Dieu avec l'humanité. La vie humaine présente un caractère sacré et inviolable, dans lequel se reflète l'inviolabilité même du Créateur. C'est pourquoi, Dieu se fera le juge exigeant de toute violation du commandement « tu ne tueras pas », placé à la base de la convivialité de la société. « Il ne prend pas plaisir à la perte des vivants ». Seul Satan peut s'en réjouir : par son envie, la mort est entrée dans le monde. Le « menteur » a conduit l'homme au péché et à la mort, présentés comme des fins et des fruits de vie. 54. L’homme est appelé à promouvoir la vie et à progresser sur la voie de l'amour qui se donne, accueille et sert. Déjà, le peuple de l'Alliance a mûri progressivement dans ce sens, se préparant ainsi à la grande déclaration de Jésus selon laquelle l'amour du prochain est un commandement semblable à celui de l'amour de Dieu. Tous les préceptes, souligne saint Paul, se résument en cette formule : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Porté à son achèvement dans la Loi nouvelle, le précepte «tu ne tueras pas » demeure une condition à laquelle on ne peut renoncer pour pouvoir « entrer dans la vie ». La Tradition vivante de l'Eglise a toujours enseigné unanimement la valeur absolue et permanente du commandement « tu ne tueras pas ». Dans les premiers siècles, l'homicide faisait partie des péchés les plus graves et exigeait une pénitence publique, avant que le pardon et la réadmission dans la communion ecclésiale soient accordés au pénitent. 21 55. La réflexion des croyants a tenté de parvenir à une compréhension plus complète et plus profonde de ce que le commandement de Dieu interdit et prescrit. Il y a des situations dans lesquelles les valeurs proposées par la Loi de Dieu apparaissent sous une forme paradoxale. C'est le cas, par exemple, de la légitime défense, pour laquelle le droit de protéger sa vie et le devoir de ne pas léser celle de l'autre apparaissent concrètement difficiles à concilier. La valeur intrinsèque de la vie et le devoir de s'aimer soi-même autant que les autres fondent un véritable droit à se défendre soi-même. Ce précepte exigeant de l'amour pour les autres suppose l'amour de soi. Personne ne pourrait donc renoncer au droit de se défendre par manque d'amour de la vie ou de soi-même, mais seulement en vertu d'un amour héroïque poussé jusqu’à l'oblation radicale dont le Seigneur Jésus est l'exemple sublime. D'autre part, « la légitime défense peut être un grave devoir pour celui qui est responsable de la vie d'autrui, du bien commun de la famille ou de la cité ». Il arrive malheureusement que la nécessité de mettre l'agresseur en condition de ne pas nuire comporte parfois sa suppression. Dans une telle hypothèse, l'issue mortelle doit être attribuée à l'agresseur lui-même qui s'y est exposé par son action, même dans le cas où il ne serait pas moralement responsable par défaut d'usage de sa raison. 56. Le problème de la peine de mort doit être replacé dans le cadre d'une justice pénale conforme à la dignité de l'homme et donc, en dernière analyse, au dessein de Dieu sur l'homme et sur la société. Les pouvoirs publics doivent sévir face à la violation des droits personnels et sociaux, à travers l'imposition au coupable d'une expiation adéquate de la faute, condition pour être réadmis à jouir de sa liberté. En ce sens, l'autorité atteint aussi comme objectif de défendre l'ordre public et la sécurité des personnes, non sans apporter au coupable un stimulant et une aide pour se corriger et pour s'amender. Pour atteindre toutes ces finalités, il est clair que la mesure et la qualité de la peine doivent être attentivement évaluées et déterminées ; elles ne doivent pas conduire à la mesure extrême de la suppression du coupable, si ce n'est en cas de nécessité absolue, lorsque la société ne peut être défendue autrement. Aujourd'hui à la suite d'une organisation toujours plus efficiente de l'institution pénale, ces cas sont pratiquement inexistants. Dans tous les cas, demeure valide le principe selon lequel « si les moyens non sanglants suffisent à défendre les vies humaines contre l'agresseur et à protéger l'ordre public et la sécurité des personnes, l'autorité s'en 22 tiendra à ces moyens, plus conformes à la dignité de la personne ». 57. Un être humain faible et sans défense trouve dans le caractère absolu du commandement de Dieu une défense radicale face à l'arbitraire et à l'abus de pouvoir d'autrui. L'inviolabilité absolue de la vie humaine innocente est une vérité morale enseignée dans la Sainte Ecriture, constamment maintenue dans la Tradition de l'Eglise et unanimement proposée par le Magistère. Cette unanimité est un fruit évident du « sens surnaturel de la foi » qui, suscité et soutenu par l'Esprit Saint, garantit le peuple de Dieu de l'erreur, lorsqu'il « apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel ». Devant l'atténuation progressive dans les consciences et dans la société de la perception de l'illicéité morale absolue et grave de la suppression directe de toute vie humaine innocente, le Magistère de l'Eglise a intensifié ses interventions pour défendre le caractère sacré et inviolable de la vie humaine. Au Magistère pontifical, s'est toujours uni le magistère épiscopal. Par conséquent, avec l'autorité conférée par le Christ à Pierre et à ses Successeurs, en communion avec tous les évêques de l'Eglise catholique, je confirme que tuer directement et volontairement un être humain innocent est toujours gravement immoral. Cette doctrine, fondée sur la loi non écrite que tout homme découvre dans son cœur à la lumière de la raison, est réaffirmée par la Sainte Ecriture, transmise par la Tradition de l'Église et enseignée par le Magistère ordinaire et universel. La décision délibérée de priver un être humain innocent de sa vie est toujours mauvaise du point de vue moral et ne peut jamais être licite, ni comme fin, ni comme moyen en vue d'une fin bonne. En effet, c'est une grave désobéissance à la loi morale, plus encore à Dieu qui en est l'auteur et le garant ; cela contredit les vertus fondamentales de la justice et de la charité. En ce qui concerne le droit à la vie, tout être humain innocent est absolument égal à tous les autres. Cette égalité est la base des rapports sociaux authentiques qui doivent être fondés sur la vérité et sur la justice, reconnaissant et défendant chaque homme et chaque femme comme une personne. Par rapport à la norme morale qui interdit la suppression directe d'un être humain innocent, « il n'y a de privilège ni d'exception pour personne. Devant les exigences morales, nous sommes tous absolument égaux ». |
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