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Acquisitions des HM Acquisition des Habiletés Motrices Théories de l’apprentissage Deux courants théoriques majoritaires dans le champ du contrôle moteur : d’une part les théories cognitivistes, et d’autre part les approches dynamiques. Les premières ont notamment été marquées par les travaux de Schmidt, et ont été importées dans la littérature de l’Education Physique par Jean-Pierre Famose dans les années 1980. Les secondes sont apparues voici une vingtaine d’années, et occupent maintenant une place de leader dans la production scientifique. Leur vulgarisation est encore confidentielle, mais semble inéluctable (Delignières, 1998 ; Temprado & Montagne, 2002). On le voit, ces deux théories apportent des visions contrastées de la manière dont le mouvement est organisé et contrôlé. Les cognitivistes considèrent que la motricité est pilotée par des représentations construites au niveau central. On parle de théories prescriptives, au sens où une instance extérieure au système effecteur, planifie et ordonne la réalisation d’un programme. Les théories dynamiques insistent sur les propriétés d’auto-organisation qui permettent l’apparition de l’ordre dans les systèmes complexes, et considèrent qu’une part importante du comportement moteur pourrait être expliquée par de tels phénomènes. Nous avons en introduction évoqué la métaphore informatique, sur laquelle repose l’ensemble de l’approche cognitiviste : le système nerveux central est assimilé à un ordinateur. L’approche dynamique assimile plutôt le fonctionnement de l’organisme à celui des grands systèmes naturels, comme les masses météorologiques, les plaques tectoniques, les niches écologiques, ou les galaxies. Ces conceptions différenciées déboucheront évidemment sur des regards différents portés sur l’apprentissage. Approche informationnelle Apprendre : C’est réduire la quantité d’infos à traiter Performer : réduire la quantité d’info Loi de Hick (1952) : Tps linéaire entre tps de réaction et quantité d’info apportée par un signal. Loi de Fitz : Relation logarithmique entre Tps requis pour exécuter un mvt et la difficulté de la tâche = conflit vitesse-précision Approche constructiviste SCHEME = « ce qui, dans une action est transposable, généralisable ou différenciable d’une situation à la suivante, autrement dit ce qu’il y a de commun aux diverses répétitions ou applications de la même action ». Apprendre : C’est s’adapter par un aller-retour entre assimilation et accomodation S’accommoder, c’est à dire changer sous les contraintes trop fortes de l’environnement. ► ACCOMODATION = processus bio-logique complémentaire de l’assimilation qui se traduit par une modification de l’activité initialement orientée par le schème familier. L’accomodation conduit à une modification des schèmes antérieurs suite à de nouvelles expériences. Ex. schème de la marche schème du patin à roulettes Assimiler : donner une réponse satisfaisante. Contraintes de l’environnement pas assez fortes. ASSIMILATION = processus bio-logique par lequel toute organisation vivante tend à se conserver lors de ces interactions avec l’environnement (par l’intégration d’éléments extérieurs). La dialectique assimilation / accomodation constitue de vecteur bio-logique de la généralisation, de l’adaptation et donc de l’apprentissage. Le développement précède l’apprentissage Stade de développement Auteur : J. PIAGET, Biologie et connaissance, Gallimard, Paris 1967 Approche cognitive Apprendre : c’est paramétrer un programme à partir d’info Performer : C’est paramétrer de façon adéquat le programme choisi au regard des infos. Les PMG (ensemble de coordinations motrices sous jacentes à une classe de mvts) fixent la forme générale du mvt et selon le contexte, l’individu ajuste ce Programme Moteur. Lorsque je veux exécuter un mvt, je pioche un PMG et le module avec les variables du contexte pour donner un PM Spécifique. Ce PMS est corrigé en fonction des sensations perçues lors de l’action. Réajustement pour nouvelle tentative. Relation entre : - Expériences antérieures - Conditions initiales du mvt - But à réaliser - Perceptions sensorielles Schmidt, Apprentissage moteur et performance, 1982 PMG = notion de schème de Piaget ou programmes câblés de Paillard En EPS : - Pratique variable (à l’intérieur d’une même classe de tâche) car renforce la mise en relation Tir à bras cassé en HB, puis javelot, puis dégager haut en bad et même le service VB - Pratique constante pour habileté fermée Importance de la répétition, des consignes avant réalisation et des feedbacks après réalisation. « La verbalisation est particulièrement bénéfique dans le cadre d’habiletés stratégiques » Delignières, apprentissages moteurs et verbalisation, 1986 Auteurs : Schmidt SHEA, MORGAN – Journal of Experimental Psychology - 1993 Approche Structuraliste C’est la constructiviste + Cognitive Auteur : Lévi Strauss, Anthropologie structurale, 1958 Approche socio-constructiviste Conflit socio-cognitif = « désaccord entre 2 personnes à propos d’un élément de connaissance et / ou de raisonnement, amenant les sujets à revoir leurs positions antérieures. » DOISE, MUGNY « Les sujets ont des acquisitions plus importantes lorsqu’ils sont confrontés à des dyades symétriques ou légèrement dissymétriques » PERRET, CLERMONT Auteur : DOISE, MUGNY – Le développement social de l’intelligence - 1983 PERRET, CLERMONT – Construction de l’intelligence dans l’interaction sociale – 1979 La Zone Proximal de Développement : « la distance entre le niveau de développement actuel, tel qu’on peut le déterminer à travers la façon dont l’enfant résout les problèmes seul et le niveau de développement potentiel, tel qu’on peut le déterminer à travers la façon dont l’enfant résout les problèmes lorsqu’il est assisté d’un adulte ou collabore avec d’autres enfants plus avancés ». VYGOTSKI – Pensée & langage - 1985 (traduction française) « Ce que l’enfant est en mesure de faire aujourd’hui à l’aide des adultes, il pourra l’accomplir seul demain ». BRUNER – Le développement de l’enfant : entre savoir-dire & savoir – faire - 1983 Permet d’aller sur une 3ème partie (Pour plus tard) Approche par observation et imitation Les habiletés de reproduction de formes gestuelles constituent un domaine très spécifique dans le champ de la motricité. Paillard (1971) les appelle "actions à modèle interne", et Serre (1984) "morphocinèses". La motricité est alors de nature abstraite: le sujet se centre sur l'espace et les propriétés de son propre corps. Dans ce cas il est difficile de faire l'économie du recours à la notion de représentation ou d'image motrice, et l'apprentissage fait le plus souvent appel à la présentation de modèles: on parle d'apprentissage par observation. L'apprentissage par observation est cependant loin de ne concerner que les morphocinèses. En fait, la plupart des apprentissages s'effectuent souvent à l'insu même du sujet, par simple observation des adultes ou des pairs. Bandura (1977), qui est l'un des théoriciens de l'apprentissage par observation, parle d'ailleurs à son sujet d'apprentissage social. On peut noter également que beaucoup de psychologues se sont intéressés à l'imitation, et notamment Guillaume, Wallon ou Piaget. Ces derniers ont notamment analysé l'apparition des premières conduites d'imitation systématique, entre un et deux ans. Piaget notamment voit dans l'imitation différée (c'est-à-dire en l'absence du modèle) la naissance de la pensée symbolique. Ces formes précoces d'imitation ne rentrent néanmoins pas dans le cadre de la problématique de l'apprentissage moteur. La théorie de l'apprentissage social de Bandura (Social learning theory, 1977). Selon cette théorie quatre processus sont impliqués dans l'apprentissage par observation: - Attention: Premièrement l'observateur doit prêter attention à ce qui lui est montré et sélectionner les informations qu'il considère comme pertinente. Des consignes verbales soulignant les aspects pertinents du modèle favorisent cette étape. - Rétention: Ensuite pour que ces informations soient retenues, il faut qu'elles soient codées en mémoire à partir de représentations imagées ou verbales, selon le type de tâche et les propriétés du mouvement. La précision de la représentation est liée au nombre de fois où les sujets ont pu voir le modèle (Carroll et Bandura, 1990). Carroll et Bandura (1990) montrent cependant que le codage verbal n'est efficace que s'il est associé à un nombre suffisant de présentations du modèle. - Reproduction motrice: Puis cette représentation sert à guider le pratiquant pour l'action motrice elle-même, au niveau de la planification du mouvement, de la détection et de la correction d'erreurs. Ce passage à l'acte nécessite évidemment que le sujet possède les capacités motrices nécessaires, faute de quoi l'apprentissage par observation est inefficace. On a pu montrer que les sujets étaient beaucoup plus attentifs (par exemple demandaient à voir le modèle un lus grand nombre de fois), lorsque qu'il observaient avec l'intention de reproduire ensuite, que lorsqu'ils observaient uniquement pour reconnaître (Cadopi, 1994). - Motivation: Enfin les auteurs insistent sur l'importance des facteurs motivationnels dans l'efficacité de l'apprentissage par observation (satisfaction du sujet, attrait du modèle et désir d'identification). Approche écologique Agir pour percevoir et percevoir pour agir L’action créé l’information et l’information spécifie l’action en retour Infos = affordances Aménagement du milieu en EPS EX : - Passage dans cerceau en natation pour travailler le corps projectile
Auteurs : GIBSON – The ecological approach to visual perception – 1979 WARREN – Action modes and laws of control for the visual guidance of action - 1988 Approche dynamique Apprendre : c’est passer d’une coordination à une coordination supérieur Le « système de contrainte » permet de passer d’un patron naturel (coordination) à un patron culturel « La fonction de l’enseignant serait moins de faire acquérir des connaissances que de mettre en place les conditions, à travers un aménagement du milieu et de la tâche, propres à faciliter l’accès à l’information et la mise en œuvre de la coordination ». TEMPRADO, LAURENT (1995). Approches cognitive et écologique de l’apprentissage des habiletés motrices en sport. Psychologie du sport. Éditions « Revue EPS ». « L’apprentissage d’une nouvelle coordination motrice complexe se caractérise par l’émergence de nouvelles structures de coordinations stables, résultant du relâchement progressif des degrés de liberté du système d’action à coordonner. » Temprado et Montagne (2001) En EPS : Les débutants ne partent pas de rien. Ils possèdent toujours des états préférentiels sur lesquels ils s’appuient pour réaliser les tâches. L’enseignant doit être un ingénieur ès contexte, c’est-à-dire proposer un système de contraintes adapté permettant à l’élève de déconstruire ses anciennes coordinations pour acquérir une coordination plus complexe. Dégel des degrés de liberté (DDL) passer d’un contrôle proximal du mouvement à un contrôle distal (Bernstein) EX : Service au VB, Javelot, Handball Ces états préférentiels (appris ou naturels) = attracteurs. L’apprentissage est alors le résultat de coopération - compétition entre ce qui existe et ce vers quoi on tend. L’aménagement des conditions d’apprentissage serait un moyen de faciliter ces réorganisations qualitatives. - L’enseignant est aménageur de tâches pour permettre à l’élève de se réorganiser. - Malgré tout, l’approche dynamique ne nie pas l’intérêt des prescriptions, des consignes, ou des feedbacks, mais ces informations sont aussi considérées comme des contraintes - Elles doivent porter sur les variables essentielles. Dès lors deux cas de figure doivent être distingués: ou bien l'apprentissage vise à optimiser une coordination spontanée, un attracteur du système, et l'on parle de situations de convergence (dans le sens où la coordination à apprendre converge avec une coordination spontanée du système), ou bien l'apprentissage renvoie à l'acquisition d'une coordination non naturelle, c'est-à-dire à contrarier les attracteurs spontanés du système, et l'on parle de situations de compétition (Zanone & Kelso, 1992, Journal of Experimental Psychology: Human Perception and Performance) Auteurs : BERNSTEIN - Coordination & régulation du mouvement – 1967 NEWELL – Coordination, control and skill – 1985 TEMPRADO, LAURENT (1995). Approches cognitive et écologique de l’apprentissage des habiletés motrices en sport. Psychologie du sport. Questions actuelles (pp. 223-236). Éditions « Revue EPS ». MONTAGNE, TEMPRADO – Approche dynamique des coordinations perceptivo-motrices – Revue EPS n° 305 – 2004 Définition « Habileté motrice désigne le niveau de compétence ou de savoir faire acquis par un pratiquant dans l’atteinte d’un but particulier. Par exemple toucher une cible, franchir une hauteur » Famose, Memento de l’éducateur sportif 2ème degré, 1990 « L’habileté motrice est la capacité acquise par apprentissage d’atteindre des résultats fixés à l’avance avec un maximum de réussite et souvent un minimum de temps, d’énergie ou des deux » Guthrie, the psychologie of Learning, 1952 Pratiques massées/Pratiques distribuées Le principe de l’interférence contextuelle peut être présenté de la manière suivante : lorsque l'on doit apprendre à des sujets plusieurs habiletés, doit-on proposer un apprentissage par blocs (par exemple, 10 essais sur la tâche 1, puis 10 essais sur la tâche 2, etc;..), ou une pratique distribuée, de manière systématique ou aléatoire, sur les différentes habiletés. Intuitivement, on suppose que la pratique massée doit être plus efficace. Les travaux de Shiffrin et Schneider (1977 Psychological Review, 84) sur la consistance suggèrent en outre une réponse en ce sens. Cependant les travaux réalisée pour tester cette hypothèse montrent que si les sujets ayant pratiqué en pratique massée montrent de meilleures performances lors des sessions d'apprentissage, lors d'un test de rétention les sujets ayant pratiqué de manière aléatoire obtiennent de meilleurs résultats (Shea & Morgan, Human Learning and Memory1979). Ce résultat est généralement expliqué par le fait qu'en condition aléatoire, les sujets sont obligés de reconstruire à chaque essai leur réponse (rappel du schéma moteur, paramétrisation, etc...). Dans le cas d'une pratique par blocs, le sujet peut garder en mémoire d'un essai à l'autre les réglages du programme. Dans la mesure où ce qui est sollicité lors du post- test est la capacité à produire une réponse (et non à la reproduire), les sujets entraînés en pratique aléatoire démontrent une supériorité car ils ont été perpétuellement confrontés à ce problème. Prise d’info évolue avec l’âge Selon Lane et Pearson (in M. Durand, L’enfant et le sport, 1982), la capacité à prendre des informations pertinentes s’améliore avec l’âge chez l’enfant. Apprentissage par observation Démonstration ATR avec repères observables tels que l’alignement jambe arrière-tronc-bras, maintien de l’ouverture bras-tronc jusqu’à pose des mains au sol. NUANCE : toutefois, la démonstration ne suffit pas en elle-même. Selon les travaux de la PNL, il est nécessaire de lui associer des consignes pour multiplier les évocations mentales efficientes (De Lagaranderie, 1980). Les démarches cognitivistes et constructivistes mettent en avant le concept de situation de résolution de problème (SRP) dans la pédagogie. C’est à dire que l’élève réceptionne les informations, les sélectionne et s’organise pour agir, pour résoudre le problème. Toutefois, avant 12-14 ans, l’élève n’a pas toutes les structures nécessaires pour traduire et opérer de façon pertinente sur l’environnement Stade des opérations formelles non atteint (Piaget, La psychologie de l’enfant, PUF, 1966) Nomogramme Le nomogramme constitue un outil intéressant de notation car il réunit deux paramètres, celui de la performance d’une part et celui de la maîtrise d’exécution d’autre part. Les élèves y trouvent un moyen d’organiser leur progression en valorisant l’un ou l’autre des paramètres et en se confrontant à un moment donné à leur étroite relation. Par exemple en natation, en crawl, pour augmenter la qualité de propulsion de l’élève dans l’eau (trajet moteur, « solidité » de l’appui) l’enseignant proposera un nomogramme dont un axe concernera le temps au 100m, et un autre axe, le nombre de coup de bras. Le nomogramme constituera le fil rouge du cycle auquel se confrontera l’élève au fil des séances de façon à en moduler les paramètres pour construire un appui efficace.
Ex : Avec une classe de ………. En sprint, augmenter la distance à parcourir de l’élève le plus rapide pour équilibrer la confrontation avec son camarade moins rapide. L’augmentation de la distance se fera en rapport à sa performance chronométrique initiale pour qu’elle soit la plus juste.
Ex : Avec une classe de ……. En badminton en début de cycle et à la fin de l’échauffement, faire un match avec son camarade du moment (groupement affinitaire naturel à l’échauffement) et refaire le match dans un second temps en imprimant au perdant une avance au score en point correspondant à l’écart de point du premier match. Le joueur A débute avec 4 points le second match s’il avait perdu au match précédent 7-11.
M. Durand, L’enfant et le sport, 1987
M. Durand, L’enfant et le sport, 1987 « L’enfant doit comprendre l’enjeu et le pourquoi des opérations éducatives au moment de son action » A. Hébrard, EPS, réflexions et perspectives, 1986
J.P. Famose, Apprentissages moteurs et résolution de tâche, 1990 David Moreau Agrég 2011 |
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