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Un arrivage monstre Alors que rhinocéros et tapirs occupent déjà le terrain, tout un cortège de nouvelles espèces arrive en Europe : éléphants, cervidés et bovidés. Autant de proies potentielles pour les carnivores de plus en plus nombreux. Dans les mers rôde Carcharocles, un requin géant amateur de mammifères marins. Face à lui, notre grand requin blanc ferait pâle figure. Spécimens : Carnivore Potamotherium valetoni, Saint-Gérand-le-Puy, Allier Ursidé Cynelos lemanensis, Saint-Gérand-le-Puy, Allier Hyène Hyaenidae, Shanxi, Chine Félidé Proailurus lemanensis, Saint-Gérand-le-Puy, Allier Mastodonte Gomphotherium angustidens, Castelnau-Barbarens, Gers Sirénien Desmostylus hesperus, Californie, États-Unis Équidés Anchitherium aurelianense, Sansan, Gers Rhinocéros Brachypotherium brachypus, Francon, Haute-Garonne Rhinocéros Chilotherium sp., Shanxi, Chine Artiodactyle Cainotherium laticurvatum, Saint-Gérand-le-Puy, Allier Cervidés Dicrocerus elegans, Sansan, Gers Manchot Spheniscus urbinai, Pérou Requins Carcharocles megalodon, Sos, Lot-et-Garonne Carcharocles megalodon, Caroline du Nord, États-Unis Crabe Archaeogeryon peruvianus, Argentine Fourmi Hymenoptera formicidae, Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence En Aquitaine Au cours de cette période, la mer recouvre un territoire s’étendant de l’actuelle région bordelaise au Gers. Peu à peu elle se retire, laissant derrière elle d’importants dépôts fossilifères, les faluns, témoins de la diversité des faunes marines côtières. Des fossiles caractéristiques (fossiles stratigraphiques*), présents dans certains de ces dépôts, ont servi à définir deux étages géologiques du Miocène inférieur : l’Aquitanien et le Burdigalien (stratotypes régionaux). Spécimens : Mollusques, Saucats-la-Brède, Gironde. Une lignée qui a de l'avenir : un air de famille Au Miocène moyen, malgré (ou en raison) des conditions climatiques plus rudes, les grands singes s’adaptent et se diversifient : ils foisonnent sur le continent africain (Kenyapithecus et Otavipithecus) mais finissent par essaimer vers l’Eurasie (Dryopithecus, Pliopithecus, Mesopithecus, Ouranopithecus, Oreopithecus, Gigantopithecus et Sivapithecus, ancêtre possible de l'Orang-outan). À la fin de la période, alors que la Méditerranée s’assèche Oreopithecus, le dernier grand singe d’Europe, disparaît. Les changements climatiques entraînent un repli de certaines formes eurasiatiques vers l’Afrique. Parmi eux se trouve peut-être l’ancêtre des hominidés (gorilles, chimpanzés et hommes). Toutes ces espèces sont adaptées à un environnement forestier ouvert, Kenyapithecus aurait utilisé, déjà, des galets comme outils. Spécimens : Primates Oreopithecus bambolii, Monte Bamboli, Toscane, Italie, Moulage en résine patinée Proconsul africanus, Ile de Rusinga, lac Victoria, Kenya, Moulage en résine patinée Lufengpithecus sp., Chine Dryopithecus pachecoi, Can Llobateres, Espagne, Moulage en résine patinée Sahelanthropus tchadensis, Désert de Djourab, Tchad, Moulage en résine patinée Ouranopithecus macedoniensis, Grèce, Moulage en résine patinée Pliopithecus antiquus, Sansan, Gers, Moulage en résine patinée Mesopithecus pentelicus, Pikermi, Grèce Sivapithecus sivalensis, Potwar, Pakistan, Moulage en résine patinée Anneau du temps : il y a 5,3 millions d’années Pliocène et Pléistocène : de 5,3 MA à 11 800 ans avant J.-C. Pliocène (de 5,3 à 1,8 millions d'années), Pléistocène (1,8 millions d’années à 11 800 ans avant le présent), Holocène (il y a 11 800 ans à aujourd'hui) Pliocène : du grec, , « plus » et , « récent » : « Période plus récente ». Durée : 3,5 millions d'années Pléistocène : du grec, , « le plus » et , « récent » : « Période la plus récente ». Durée : 1,8 millions d'années Holocène : du grec ‘, « entièrement » et , « récent » : « Période totalement récente ». Durée : 11 700 ans Points forts : - période des grandes glaciations* qui vont rythmer la vie, avec alternance de périodes chaudes et froides, - les végétaux ressemblent à ceux d’aujourd’hui : feuilles fossiles de Chêne, Hêtre, Érable…, cônes d’Épicéa, tourbe… - installation de l'humanité. En ce temps-là… La faune et la flore prennent l'allure que nous leur connaissons aujourd'hui : forêts, savanes et prairies ; impressionnants mastodontes, mammouths puis éléphants, tigres à dents de sabre ; précurseurs des chevaux, des bœufs, des girafes et des cerfs ; ancêtres des porcs, des poules, des chiens ou des chats… Tous rencontreront les premiers hommes. Les plus grands bouleversements se situent en Amérique, où un contact nord-sud (l'isthme de Panama) s'établit, permettant un mélange des faunes qui étaient séparées depuis plusieurs millions d'années. Des cycles glaciaires se mettent en place au Pliocène (cinquième série glaciaire : les glaciations* "quaternaires"), ils rythment dorénavant la vie et le climat de la planète. En période froide, l'eau est mobilisée aux pôles sous forme de glace : le niveau des mers baisse. Il remonte lors des réchauffements. Aux lagunes épicontinentales succèdent des lacs d'eau douce avec leurs grès coquilliers (molasses). La Mer Rouge et le détroit de Gibraltar s'ouvrent. Vitrine à gauche : Frémissement dans les feuilles Les espèces animales et végétales sont sensibles aux variations du climat qui régit leur répartition. Lorsque le froid s’installe, les plantes adaptées aux basses températures recolonisent les terres. À plusieurs reprises, les forêts tempérées font place aux toundras et taïgas. La présence de certaines associations d’essences végétales permet de reconnaître les épisodes glaciaires ou interglaciaires. Spécimens : Tourbe Îles Hébrides, Écosse, Royaume-Uni Cônes d’épicéa Picea sp. Feuille d’érable Acer laetum, Ayrens, Cantal Feuille de chêne Quercus sp., Lombardie, Italie Feuilles de hêtre Fagus sylvatica, Saint-Vincent, Cantal Espace ouvert à droite : Avis de grand froid Depuis quelques millions d’années, les glaces envahissent le nord et le sud du globe, puis se retirent. Ces « pulsations climatiques », forçant les animaux et végétaux à s'adapter, marquent les paysages. À certaines périodes, des hippopotames et des crocodiles vivaient sous nos latitudes. À d'autres moments, dans un contexte plus froid, les carnivores, hommes et grands herbivores se partageaient les ressources. Les hommes, encore peu nombreux en ces temps reculés, sont tantôt chasseurs… tantôt chassés. C’est au rythme des alternances entre périodes glacées et tempérées qu’ils vont peupler la planète. Spécimens : Félin à dents de sabre Megantereon cf. nihowanensis, 5,3-1,8 MA, Chine Crocodile Gavialis bengawanicus, 1,8-0,01 MA, Java, Indonésie Hippopotame nain Hippopotamus leymerlei, 5,3-1,8 MA, Madagascar Lion des cavernes Panthera spelaea, 1,8-0,01 MA, Souillac, Lot, Moulage en résine patinée Ours des cavernes Ursus spelaeus, 1,8-0,01 MA, l'Herm, Ariège Hyène des cavernes Crocuta spelaea, 1,8-0,01 MA, Aventignan, Hautes-Pyrénées, squelette authentique complété d’os d’hyène actuelle. Cerf géant Megaloceros giganteus, 1,8-0,01 MA, Irlande : disparus il y a quelques milliers d’années, les mégacéros ont cohabité avec les premiers Homo sapiens (représentation datant de 25 000 ans dans la grotte de Cougnac). Audiovisuel : « Le Cénozoïque : continuité et complexité » Récapitule l'histoire commune de la vie et de la terre au Cénozoïque, de 60 MA à 0,012 MA. Sur l’écran défilent une reconstitution animée de la dérive des continents, une courbe animée de paléotempératures et l'évolution des milieux et paysages. En même temps, un curseur suit cette évolution rapide sur une échelle de temps illustrée par les pictogrammes (ceux de la frise au dessus des vitrines). Anneau du temps : il y a 11 800 ans Fin de la dernière période glaciaire (Würm) gisement PALÉONTOLOGIQUE DE MONTRÉAL DU GERS (kiosque annexe) Points forts : - présentation du Miocène avec un zoom particulier sur Montréal du Gers (17 MA), - le travail de fouille paléontologique, - reconstitution d’un paléoenvironnement. Un cimetière naturel… Le site de Montréal du Gers, découvert dans une carrière de calcaire en 1987, est exceptionnel. Il appartient au Muséum d’histoire naturelle. Au Miocène, c'est un marécage bordé de végétation où viennent boire cerfs, ours, phacochères, éléphants et rhinocéros d'alors. On y a exhumé les restes de plus de cinquante espèces de mammifères (dont 5 espèces nouvelles), reptiles, oiseaux et amphibiens. Les argiles et sols calcaires ont conservé des squelettes, certains en parfait état. Grâce aux pollens retrouvés, on a pu reconstituer fidèlement le paysage (paléoenvironnement) qui régnait dans le Gers il y a 17 millions d'années. Décors : - Au sol : reconstitution d’un lieu de fouille vierge avec fossiles apparents dans le sol. - Derrière la vitre, une surface de fouille avec notes, outils, techniques utilisées et fossiles dégagés prêts à être enlevés. - Nombreux fossiles montrent la diversité de la faune. Films : • La fouille dans tous ses états Présentation des différentes étapes d’extraction d’un fossile du sous-sol après un quadrillage préalable du terrain pour repérer son emplacement exact : - dégagement autour de l’os avec divers outils : aiguilles, couteau, marteau, burin, marteau-piqueur, pinceaux…), - consolidation de l’os très fragilisé (fissures) avec des colles fluides solubles dans l’alcool (et pas dans l’eau), - découpage du bloc à extraire, - collage d’un papier sur l’os, - mise en place de papier aluminium et coulage d’un plâtre, - prélèvement du bloc contenant le fossile. • Histoire reconstituée du site de Montréal Animation présentant la reconstitution des événements à partir de l’étude des fossiles et du travail d’une équipe de nombreux scientifiques, chacun spécialisé dans un domaine particulier : - du calcaire se dépose dans un grand lac (précipitation de carbonate de calcium), - des sédiments détritiques provenant de l’érosion de reliefs émergés s’accumulent et des mouvements tectoniques entraînent la disparition du lac, - une rivière s’installe dans cette zone émergée et creuse le calcaire, - en période de fortes crues, la rivière déborde et arrive jusqu’au lac constituant une zone marécageuse, - les animaux se font piéger dans les limons, les dépôts les plus fins, - le lac inonde à nouveau la région et une autre couche de calcaire se dépose sur les limons. Spécimens : À gauche : Rhinocéros Prosantorhinus douvillei Cervidé Ampelomeryx ginsburgi Rhinocéros Plesiaceratherium mirallesi Cervidé Anchitherium aurelianense Proboscidien Prodeinotherium bavaricum À droite : Suidé Eurolistriodon tenarezensis Carnivore Amphicyon stehlini Rhinocéros Hispanotherium (Aegyrcitherium) beonense Suidé Hyotherium lacaillei Proboscidien Gomphotherium sylvaticum Rhinocéros Brachypotherium brachypus Crocodile Diplocynodon styriacus Cervidés Amphimoschus pontileviensis Procervulus dichotomus Dorcatherium naui Dorcatherium guntianum Carnivore Palaeogale minuta Gastéropodes Lymnaeidae, Helicidae et Pomatidae Rongeur Prolagus vaconiensis Carnivores Prosansanosmilus peregrinus Trochictis artenensis Pseudaelurus turnauensis Hemicyon stehlini Ysengrinia depereti Pseudaelurus lorteti LES DERNIERS VENUS (kiosque 3) Points forts : - l'évolution est en marche constante : de nouvelles espèces continuent à apparaître, dans différents groupes, parmi lesquels celui de l’Homme, - l’Homme a laissé des traces de son évolution psychique, - il n'est pas le dernier venu : des lignées se sont diversifiées après lui, entre autres : Mammifères (Ours blanc et Ours brun, Cervidés d’Amérique du Sud), Cichlidés d’Afrique, Virus (Grippe, VIH, SRAS, Ebola) et Bactéries (tuberculose), parasites divers et variés. Les derniers arrivants Imperceptiblement, de nouvelles possibilités sont en germe à chaque naissance. Ainsi, jour après jour, chacun s’adapte aux autres et à son environnement, créant en permanence un « nouveau monde », jusqu'à devenir de nouvelles espèces. Il en est ainsi chez les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les poissons, les insectes… même chez les virus ! Aujourd'hui même notre lignée évolue. Décor (frise supérieure autour du kiosque) : Une citation de Charles LYELL (1873) illustre la brièveté de l’histoire de l’Homme par rapport à la longue histoire de la Terre : « Imaginons que le yard, mesure anglaise, distance séparant le nez du Roi de l’extrémité de sa main quand il étend le bras, représente l’histoire de la Terre. Un simple coup de lime sur l’ongle de son médius suffirait à effacer toute l’histoire de l’Humanité. » Un être vivant singulier Depuis quelque deux millions d'années, des périodes glaciaires rythment la vie de la Terre. Pendant ce temps, la lignée humaine* s'installe sur toute la planète. Ses atouts : bipédie parfaite, accroissement et réorganisation du cerveau, perfectionnement de l'apprentissage, mémoire. Sens de l'abstraction, de l'invention, de la prévision. Conscience de soi, rire et larmes. Angoisse de l'au-delà… pour un être vivant singulier… Décor : - Un tableau de famille : « portraits de nos ancêtres » (de gauche à droite, de l’avant à l’arrière) Homo erectus, Australopithecus africanus, Homo rudolfensis, Australopithecus afarensis, Homo habilis, Australopithecus boisei, Homo neanderthalensis, Australopithecus anamensis ; - Illustrations de crânes sur le bandeau supérieur (de gauche à droite) : Sahelanthropus tchadensis (Toumaï), Australopithecus afarensis (Lucy), Australopithecus africanus, Kenyanthropus, Australopithecus ghari, Australopithecus boisei, Australopithecus robustus, Homo rudolfensis, Homo habilis, Homo ergaster, Homo erectus, Homo heidelbergensis, Homo neanderthalensis, Homo sapiens. Les empreintes de pas humains sur les sols des grottes et les cendres volcaniques sont assez courantes. Il existe de nombreux exemples à la grotte de Niaux en Ariège, à Pech Merle dans le Lot (empreinte de pas d’un enfant ou adolescent). Les empreintes sont des témoignages précieux sur la morphologie, le poids, la taille et la façon de marcher des individus. Dans les grottes ornées, elles permettent de voir qui fréquentait ces espaces (homme, femme, enfant). Décor : reconstitution de traces de pas au sol. |