télécharger 114.21 Kb.
|
L'entreprise en tant que projet du noyau stratégique devient légitime lorsque les activités s'ajustent à un système socialement construit de normes qui définissent les actions considérées comme désirables par les actionnaires, les partenaires et la société. L’analyse des attentes des agents économiques concernés au niveau de chacune des strates d’influence soutient plusieurs conceptions de la légitimité et instaure une gradation dans l’analyse du gouvernement d’entreprise. L’interdépendance entre les strates implique pour le noyau stratégique de développer une logique dans la perception du projet qui soit cohérente, sous peine d’incompréhension. L’enjeu est de satisfaire les actionnaires, d’assurer une paix sociale au niveau du projet et d’intégrer les nouvelles contraintes exigées par le respect de normes sociétales au niveau des externalités. Il est en adéquation avec le réalisme d’un idéal d’ouverture de l’horizon temporel sur le très long terme et d’intégration de la globalisation économique, financière et citoyenne pour tout projet. Le positionnement sur une même grille d’analyse pour les trois strates de gouvernement apporte une solution à la gestion de la complexité par le dirigeant. En développant une cohérence globale de positionnement, il limite les risques d’incompréhension. Reste pour lui à définir une hiérarchie au niveau des strates lui permettant de prioriser les actions gouvernementales permettant d’atteindre un équilibre. Il y a une interdépendance entre légitimités et entre strates, ce qui nécessite une logique d’ensemble dans la construction du capital confiance du noyau stratégique. II- Latitudes managériales de gouvernance La légitimité du projet d’un noyau stratégique s’analyse alors sur des cartes de gouvernance établies par modèle mais relève d’une démarche globale. A notre sens, la construction de chaque carte et l’assemblage de ces cartes doivent montrer une cohérence sous peine d’incompréhension du modèle d’entreprise. Cette cohérence demande d’intégrer une responsabilité sociale et environnementale souhaitée sous des formes diverses par les acteurs des sphères d’influence du projet.
Nous passerons successivement au crible du cadre analytique les approches actionnariale, partenariale et citoyenne de la gouvernance. L’équilibre et la légitimité actionnariale Pour l’approche actionnariale, la légitimité trouve son origine dans l’acception des épargnants, des investisseurs (actionnaires potentiels) et des actionnaires actuels. La légitimité pragmatique correspond à la recherche de la maximisation de la valeur pour l'actionnaire, la légitimité cognitive revient à communiquer avec les marchés pour être compris et la légitimité morale vise à chercher une reconnaissance sociale en développant des aspects d'utilité générale au développement financier. De ces trois dimensions, il est possible de dégager une typologie de gouvernement. Le choix d’une légitimité étant non exclusif, toute situation est possible sur le graphique suivant. A chaque extremum du cube ainsi dessiné se détermine une ligne de conduite managériale dans cette structuration d’un équilibre actionnarial.
![]() Figure 3 : Un essai de typologie du gouvernement patrimonial L’équilibre et la légitimité partenariale Dans l'approche élargie aux partenaires, la démarche dépasse l'aspect financier pour s'intéresser au projet stratégique maîtrisé afin de le rendre visible, de lui donner une identité, de le positionner comme acteur de référence au niveau de l’organisation et des marchés concurrentiels et d’affirmer un rôle utile pour tous. Elle s’ouvre à une dimension d’adhésion pour l’ensemble des partenaires associés. L’approche partenariale est une démarche intéressant les parties prenantes. Dès lors la légitimité pragmatique correspond à la recherche d'une satisfaction des attentes de l'ensemble des partenaires associés à un projet institutionnel. La légitimité cognitive revient à développer une politique de valorisation de l'image à l'extérieur c'est-à-dire une représentation symbolique d'ouverture du projet économique destinée à satisfaire des attentes vers la demande. La légitimité morale vise à chercher une reconnaissance sociale au projet stratégique qui s'insère dans un environnement sociétal en insistant sur les critères de solidarité et de citoyenneté. Comme précédemment la démarche aboutit à dresser une typologie du gouvernement au niveau élargi dont les grandes lignes sont dressées sur le graphique suivant.
![]() Figure 4 : Essai de typologie du gouvernement partenarial
L’équilibre et la légitimité citoyenne Dans l'approche citoyenne, la démarche dépasse l’aspect purement projet pour s'intéresser aux effets de débordement maîtrisé afin de lui donner une identité sociétale et d’affirmer un rôle utile pour la société. Ici, il convient de considérer l’environnement élargi. Il s’agit d’agents ou de groupes, non engagés dans une transaction les associant au projet, mais qui peuvent affecter (média, groupes de pression, agences de notation, ONG) ou être affectés par le projet (bassin d’emplois, collectivités). Dès lors la légitimité pragmatique correspond à la recherche d'une utilité institutionnelle durable. La légitimité cognitive revient à développer une représentation symbolique. La légitimité morale vise à donner un sens à l’action du projet. Comme précédemment la démarche aboutit à dresser une typologie du gouvernement citoyen dont les grandes lignes sont dressées sur le graphique suivant.
![]() Figure 5 : Essai de typologie du gouvernement citoyen 2 – L’équilibre de la gouvernance : entre confiance et cohérence Dans une lecture épistémologique des modèles d’entreprises, la légitimité est essentielle. En ce sens, nous nous situons dans la vision dite idéaliste issue de la présentation des univers cohérents pour concevoir l’entreprise, évaluer la perception des strates et représenter la performance. D. Bessire et J. Meunier (2001, p.196), nous situent alors dans la dimension suivante : « l’organisation est conçue comme un projet qui se réfère à une finalité supérieure et à un système de valeur. L’accent est mis sur la dimension téléologique de l’organisation et sur la dimension subjective et intentionnelle de l’individu. Les individus s’engagent en adhérant à un intérêt supérieur qui transcende les intérêts particuliers. Dans l’évaluation, c’est le critère de légitimité qui l’emporte, c’est à dire l’adéquation aux finalités poursuivies » . De la légitimité à la confiance Le capitalisme fiduciaire repose ainsi dans un premier temps sur une vision mécaniste d’un processus où les incitations génèrent directement une forme de confiance qui fait amplement appel à la rationalité instrumentale des agents. Mais la confiance ne peut se contenter d’une définition aussi restrictive de ces déterminants. Ainsi, une seconde dynamique se met en place avec la redécouverte d’une éthique des affaires, d’un sens économique, d’une utilité citoyenne, qui se fixe pour objectif de régénérer la confiance en complétant les incitations d’une nouvelle dimension qui se veut « morale ». La confiance apparaît alors comme une variable d’ajustement des équilibres au cœur du processus productif. Elle constitue une ressource discrétionnaire au profit du noyau. Elle génère ainsi une marge de manœuvre, c’est-à-dire un revenu supplémentaire implicite engendré par la facilité collective, organisationnelle qu’a l’entreprise, à travers la gouvernance établie par le dirigeant, à ordonnancer de manière optimale la répartition des tâches, à déléguer rapidement et facilement les missions, à fluidifier et multiplier de manière régulée les échanges internes et externes, partiellement épurés de ces scories que sont les coûts d’agence et les coûts de transaction (coûts d’information, coûts de rédaction des contrats). Ce revenu prend la forme d’une flexibilité des partenariats, facteur d’expansion de la performance collective par la consolidation des délégations contractualisées et des équilibres coopératifs au sein de l’organisation. Les équilibres du gouvernement d’entreprise : l’approche orthodoxe Le gouvernement d’entreprise, dans une approche dite orthodoxe, est à la recherche d’un équilibre général. Dans l’entreprise équilibrée, le consensus instauré serait un équilibrage subtil de la part du noyau. L’ajustement se réalise au niveau des strates et des légitimités. Au niveau des strates, le noyau (M) impose une adhésion par le dynamisme de son projet, la satisfaction des actionnaires (A) et des partenaires (P), la prise en considération des externalités et la recherche de sens à l’activité économique au niveau de la société (S). L’intention stratégique exerce une tension sur les ressources, stimule le développement et favorise le déploiement des valeurs. ![]() Figure 7 : Le traitement équilibré des strates de la gouvernance Dans cette approche, l’orthodoxie en matière de gouvernance d’entreprise relève de la satisfaction des acteurs de chaque strate dont les attentes sont prises en considération et d’une recherche d’un équilibre général au niveau du projet construit autour du noyau stratégique. Le maintien de l’équilibre dans la durée n’est possible que si le noyau stratégique dispose d’une marge de manœuvre financière, économique et fiduciaire. Au niveau des modalités de la légitimité, le noyau développe une cohérence qui impose le choix d’un positionnement sur notre grille de lecture. A notre sens, dans une approche orthodoxe, un gouvernement équilibré considère simultanément les trois modalités de la légitimité et développe une politique de légitimation plus ou moins exacerbée. Il se situe sur la diagonale de légitimité (figure 7). ![]() ![]() Figure 7 : Le traitement équilibré de la légitimité dans la gouvernance L’équilibre du gouvernement amène à considérer les trois strates et à y harmoniser la politique de légitimation. Il impose de donner un poids uniforme aux composantes morales, cognitives et pragmatiques de la légitimité pour chaque strate du gouvernement dans un souci de cohérence. En fonction de l’intérêt porté à la légitimité, le gouvernement dit équilibré se situe sur la diagonale. L’équilibre est obtenu par des actions sur les légitimités (intra et inter strates). De telles décisions ne sont que des ajustements ou des rééquilibrages menés au niveau du portefeuille de confiance dit fiduciaire. Elles sont fondées sur des actions de légitimation. Elles relèvent de la mise en place d’une véritable politique d’investissement en gouvernement d’entreprise. Le fait de considérer de manière incomplète les légitimités et de différencier le traitement des strates amène à considérer des déséquilibres partiels de la gouvernance et d’envisager une approche hétérodoxe de la gouvernance d’entreprise. |
![]() | «principe» de fonctionnement et à sa constitution. Nous nous ne limiterons pas au simple savon de toilette, nous étendrons le sujet... | ![]() | «La crise», nous avons d’abord le mot crise même qui selon le dictionnaire dans sa le cadre médical est défini comme «moment d’une... |
![]() | Vous qui cherchez des festins gratuits / Et qui, les jours travaillés comme les dimanches | ![]() | Vous qui cherchez des festins gratuits / Et qui, les jours travaillés comme les dimanches |
![]() | «interdisciplinaire» est défini par «qui établit des relations entre plusieurs disciplines ou sciences». Nous pouvons donc dire que... | ![]() | «Nous nous attendions à un voyage jonché d’obstacles, alternant les montagnes, les déserts et les mauvaises routes mais nous n’étions... |
![]() | «Ce mot n'a de signification précise qu'autant qu'il nous rappelle tout ce que nous sommes; mais ce que nous sommes ne peut pas être... | ![]() | «intelligents» pour y survivre? Ces deux exemples nous instruisent et nous ouvrent des pistes de réflexion, celle que nous explorerons... |
![]() | ![]() | «nous n’avons pas d’existence propre, nous ne voulons pas, nous ne voulons d’aucune façon, qui serait nécessairement particulière,... |