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Document complémentaire : la fin du roman, Chapitre XIV Au moment où le caissier se retirait, navré de l'indifférence du patron, Bourdoncle arriva, en criant gaiement : - Hein ! nous le tenons, cette fois !... Il est décroché, le million ! Mais il remarqua la préoccupation fébrile de Mouret, il comprit et se calma. Une joie avait allumé son regard. Après un court silence, il reprit : - Vous vous êtes décidé, n'est-ce pas ? Mon Dieu ! je vous approuve. Brusquement, Mouret s'était planté devant lui, et de sa voix terrible des jours de crise : - Dites donc, mon brave, vous êtes trop gai... N'est-ce pas ? vous me croyez fini, et les dents vous poussent. Méfiez-vous, on ne me mange pas, moi ! Décontenancé par la rude attaque de ce diable d'homme qui devinait tout, Bourdoncle balbutia : - Quoi donc ? vous plaisantez ? moi qui ai tant d'admiration pour vous ! - Ne mentez pas ! reprit Mouret plus violemment. Écoutez, nous étions stupides, avec cette superstition que le mariage devait nous couler. Est-ce qu'il n'est pas la santé nécessaire, la force et l'ordre mêmes de la vie !... Eh bien ! oui, mon cher, je l'épouse, et je vous flanque tous à la porte, si vous bougez. Parfaitement ! vous passerez comme un autre à la caisse, Bourdoncle ! D'un geste, il le congédiait. Bourdoncle se sentit condamné, balayé dans cette victoire de la femme. Il s'en alla. Denise entrait justement, et il s'inclina dans un salut profond, la tête perdue. - Enfin ! c'est vous ! dit Mouret, doucement. Denise était pâle d'émotion. Elle venait d'éprouver un dernier chagrin, Deloche lui avait appris son renvoi ; et, comme elle essayait de le retenir, en offrant de parler en sa faveur, il s'était obstiné dans sa malchance, il voulait disparaître : à quoi bon rester ? pourquoi aurait-il gêné les gens heureux ? Denise lui avait dit un adieu fraternel, gagnée par les larmes. Elle-même n'aspirait-elle pas à l'oubli ? Tout allait finir, elle ne demandait plus à ses forces épuisées que le courage de la séparation. Dans quelques minutes, si elle était assez vaillante pour s'écraser le cœur, elle pourrait s'en aller seule, pleurer au loin. - Monsieur, vous avez désiré me voir, dit-elle de son air calme. Du reste, je serais venue vous remercier de toutes vos bontés. En entrant, elle avait aperçu le million sur le bureau, et l'étalage de cet argent la blessait. Au-dessus d'elle, comme s'il eût regardé la scène, le portrait de Mme Hédouin, dans son cadre d'or, gardait l'éternel sourire de ses lèvres peintes. - Vous êtes toujours résolue à nous quitter ? demanda Mouret, dont la voix tremblait. - Oui, monsieur, il le faut. Alors, il lui prit les mains, il dit dans une explosion de tendresse, après la longue froideur qu'il s'était imposée : - Et si je vous épousais, Denise, partiriez-vous ? Mais elle avait retiré ses mains, elle se débattait comme sous le coup d'une grande douleur. - Oh ! monsieur Mouret, je vous en prie, taisez-vous ! Oh ! ne me faites pas plus de peine encore !... Je ne peux pas ! je ne peux pas !... Dieu est témoin que je m'en allais pour éviter un malheur pareil ! Elle continuait de se défendre par des paroles entrecoupées. N'avait-elle pas trop souffert déjà des commérages de la maison ? Voulait-il donc qu'elle passât aux yeux des autres et à ses propres yeux pour une gueuse ? Non, non, elle aurait de la force, elle l'empêcherait bien de faire une telle sottise. Lui, torturé, l'écoutait, répétait avec passion : - Je veux... je veux... - Non, c'est impossible... Et mes frères ? j'ai juré de ne point me marier, je ne puis vous apporter deux enfants, n'est-ce pas ? - Ils seront aussi mes frères... Dites oui, Denise. - Non, non, oh ! laissez-moi, vous me torturez ! Peu à peu, il défaillait, ce dernier obstacle le rendait fou. Eh quoi ! même à ce prix, elle se refusait encore ! Au loin, il entendait la clameur de ses trois mille employés, remuant à pleins bras sa royale fortune. Et ce million imbécile qui était là ! il en souffrait comme d'une ironie, il l'aurait poussé à la rue. - Partez donc ! cria-t-il dans un flot de larmes. Allez retrouver celui que vous aimez... C'est la raison, n'est-ce pas ? Vous m'aviez prévenu, je devrais le savoir et ne pas vous tourmenter davantage. Elle était restée saisie, devant la violence de ce désespoir. Son cœur éclatait. Alors, avec une impétuosité d'enfant, elle se jeta à son cou, sanglota elle aussi, en bégayant :
Une dernière rumeur monta du Bonheur des Dames, l'acclamation lointaine d'une foule. Le portrait de Mme Hédouin souriait toujours, de ses lèvres peintes, Mouret était tombé assis sur le bureau, dans le million, qu'il ne voyait plus. Il ne lâchait pas Denise, il la serrait éperdument sur sa poitrine, en lui disant qu'elle pouvait partir maintenant, qu'elle passerait un mois à Valognes, ce qui fermerait la bouche du monde, et qu'il irait ensuite l'y chercher lui-même, pour l'en ramener à son bras, toute-puissante. Séance 6. Lecture analytique de la première apparition d’Octave Mouret, chapitre II Support : le texte, déjà lu au cours précédent Durée : 2 h : 30h de préparation et 30 minutes d’exposé et 1h de reprise et correction. Objectif : réinvestir la connaissance du texte pour une analyse plus approfondie. Préparer l’épreuve orale. Activité : préparation à l’épreuve orale Demander aux élèves de se mettre dans la perspective d’un exposé oral et leur proposer une problématique qu’ils doivent prendre en compte pour construire leur analyse du texte déjà travaillé au cours précédent. Problématique : comment Zola procède-t-il pour présenter le personnage d’Octave Mouret ? Les élèves travaillent individuellement pendant 30 minutes. Proposer ensuite à un élève de passer à l’oral devant la classe, qui prend en note son analyse. Par la suite le professeur effectue une reprise de la prestation, soulignant les points positifs et s’il y a lieu, les progrès à faire. Enfin, une correction sera proposée, de façon rapide, sauf si certains points méritent une attention plus particulière : Introduction Au Bonheur des dames raconte, à travers le parcours d’une jeune fille pauvre, Denise Baudu, l’émergence des grands magasins et la disparition des boutiques traditionnelles. Alors qu’elle vient d’arriver à Paris, Denise recherche un travail et décide d’aller se présenter Au Bonheur des dames. Alors qu’elle attend l’ouverture du magasin, nous découvrons enfin celui qui est l’origine de la réussite de ce grand magasin, Octave Mouret dont la réussite a été racontée dans un roman précédent, Pot-bouille. Problématique : comment Zola procède-t-il pour présenter le personnage d’Octave Mouret ?
= Physique flatteur et énergique
Conclusion : ce passage où Denise croise pour la première fois le patron du grand magasin est déterminant pour la suite du roman. Cela permet en effet de comprendre la réussite de Mouret, homme d’affaire talentueux et honnête, bien différent du personnage de Saccard présenté dans L’Argent. Séance 7 : Lecture analytique de la grande vente des nouveautés d’été Support : le texte du chapitre IX. De « Oh conclut Vallagnosc… » jusqu’à « Grands bazars » (texte ci-dessous) Durée : 2h Objectifs : comprendre l’intérêt narratif du passage : Zola explique la réussite des grands magasins, leurs techniques commerciales, tout en faisant preuve d’un grand lyrisme. Préparer l’épreuve orale. Activité 1 : lire le passage en classe et demander aux élèves quelles impressions ils en retirent. Noter leurs remarques, puis leur demander de formuler une problématique. Proposition de problématique : dans quelle mesure Zola montre-t-il dans ce passage la puissance de cette nouvelle forme de magasin ? Il faudra ensuite leur proposer d’ébaucher un plan d’analyse à partir de deux idées principales, qu’ils doivent trouver : l’acmé de la vente et un lieu infernal. Quand ces deux idées sont perçues, leur demander de travailler à l’écrit au choix sur l’une ou l’autre idée. Une fois le temps de travail personnel terminé, proposer à des élèves de lire leur partie, puis corriger. Introduction : Zola s’est intéressé aux mutations de son époque, et dans Au bonheur des dames, il a entrepris de faire « le poème de l’activité moderne », et de se concentrer sur les nouveaux grands magasins qui viennent détrôner les anciennes boutiques. Dans le chapitre IX, Zola nous présente la grande vente qui suit les travaux magistraux réalisés grâce au baron Hartmann et qui permettent à Mouret de posséder le pâté de maison et de réaménager l’espace intérieur. C’est entre 4h et 5h que la vente bat son plein, et que les inventions de Mouret finissent par séduire complètement les clientes. Dans quelle mesure Zola montre-t-il dans ce passage la puissance de cette nouvelle forme de magasin ? Nous verrons tout d’abord que notre passage se situe à l’acmé de la vente, puis que Zola montre le magasin comme un lieu infernal. I. L’acmé de la vente A. Une réussite commerciale
= un lieu presque inquiétant, où les bas instincts ont leur place. |
![]() | ![]() | «petite classe» (≈ cours particuliers au lycée). La seule passerelle était pour les élèves boursiers exceptionnels (ex Camus) à qui... | |
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![]() | «Le psychologue clinicien, Une invention, Un devenir», organisée le mardi 13 octobre 2009 par le Collège des psychologues du Centre... | ![]() | |
![]() | «à faire apprendre», mais d’enseigner aux élèves un certain nombre des grands modes de formation des mots français, une capacité... | ![]() | «principes fondamentaux d’économie et de gestion» (pfeg). En 2011, 85% des élèves ont choisi les ses comme enseignement d’exploration,... |
![]() | «Vous avez eu un vrai succès. Alphonse Daudet m’a fait part de l’enthousiasme du public qu’il partage. (Pardon de la répétition).... | ![]() | «faire sens» pour les élèves et que le plus possible IL faut essayer de mettre quelque chose qui motive les élèves au bout du module... |