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Les jouets et la sécurité chimique Incitation à la réflexion
IntroductionTous les enfants jouent. C’est là une partie importante de leur croissance. En jouant, les enfants s’amusent, font de l’exercice, libèrent leur énergie, explorent le monde physique, se familiarisent avec le monde social et y acquièrent certaines aptitudes. Quelque soit leur âge, les jouets font partie intégrante du jeu et peuvent accélérer l’éveil intellectuel, stimuler la créativité et augmenter l’interaction sociale et l’apprentissage. Les enfants font l’expérience des jouets peu après la naissance et cette expérience se prolonge pendant toute leur l’enfance, mais la façon dont un enfant utilise un jouet variera en fonction de son âge, de son éveil, de son intellect et de ses aptitudes physiques. Ce qui constitue un jouet à un âge peut être sans intérêt, voire dangereux, à un autre. Pour que les jouets deviennent un élément positif dans la vie d’un enfant, il faut qu’ils ne présentent aucun danger s’il les utilise comme prévu mais également s’il en fait les mauvais usages auxquels on peut raisonnablement s’attendre de la part d’un enfant. Les jouets ne présentant aucun danger doivent être bien conçus et adaptés à l’âge, durables et non toxiques. Certains jouets sont intrinsèquement dangereux et ne doivent être utilisés que par des enfants plus âgés et sous la surveillance d’un adulte. Aux effets de cette Incitation à la réflexion un jouet est défini comme tout produit ou matériau conçu ou manifestement destiné à l’amusement des enfants (de 0 à 9 ans) ou des adolescents (de 10 à 18 ans). Pour les très jeunes enfants et notamment les enfants atteints de handicaps du développement, la limite entre les jouets et les produits pour enfants peut être assez floue. Dans ce document nous prenons en ligne de compte les jouets traditionnels ainsi que les anneaux de dentition, les sucettes et les jouets à mordiller pour les bébés et les petits, mais pas les vêtements pour enfants, les meubles et les produits de toilette personnels commercialisés à l’usage direct des enfants. Jouer avec des jouets devrait être amusant et l’on ne devrait pas avoir à se préoccuper, mais parfois les jouets peuvent faire mal.1 La plupart des dommages recensés occasionnés par les jouets sont des accidents : lacérations produites par des bords coupants ou par des extrémités pointues, cas de suffocation lorsque l’enfant a avalé ou aspiré de petites pièces ou autres lésions corporelles d’origine mécanique comme les électrisations, les pertes d’audition dues à l’excès de bruit, les lésions profondes causées par des projectiles, la suffocation ou les brûlures causées par des matériaux inflammables. Une analyse de risques effectuée récemment aux Etats-Unis par la Consumer Product Safety Commission a relevé que sur 144.240 lésions corporelles dues aux jouets traitées dans les salles d’urgence des hôpitaux, 92,5% étaient d’origine mécanique, 1% d’origine chimique, moins de 1% d’origine électrique ou causées par le feu et 6,4% étaient d’origine inconnue. Quarante-six pour cent des enfants admis avaient moins de 5 ans, 22% de 5 à 9 ans, 8 % de 10 à 14 ans, et 24% 15 ans et plus.2 Cette analyse portait uniquement sur les jouets et ne tenait pas compte des produits pour bébé, des vêtements d’enfant, des meubles et des produits de toilette. La plupart de ces lésions n’étaient pas graves et n’exigeaient pas d’hospitalisation. Les décès provoqués par les jouets sont rares et la plupart du temps sont provoqués par suffocation ou aspiration. On recense également des cas d’intoxication aiguë, mais ils sont rares.3,4 On estime qu’en 2003 le marché international du jouet (jouets traditionnels, jeux vidéo non compris) a atteint le chiffre de 59,4 milliards de dollars américains : 41% aux Etats-Unis, 30% en Europe, 29% en Asie - Océanie et 1% en Afrique.5 . Cela représente des milliards de jouets fabriqués et vendus chaque année. D’ailleurs, aux Etats-Unis, le petit nombre d’admissions annuelles aux urgences à la suite de lésions corporelles chimiques provoquées par les jouets dont il est fait état ci-dessus, montre bien que des mécanismes efficaces ont été mis en place pour protéger les enfants des dommages chimiques les plus graves. Une certaine insécurité et des lacunes dans les données persistent cependant sur les éventuels dommages sans gravité causés aux enfants par les produits chimiques utilisés dans les jouets. Cette Incitation à la réflexion explorera le contexte des risques éventuels inhérents aux substances chimiques utilisées dans les jouets et liées aux expositions chimiques, la question de la prévalence des dommages causés par les substances chimiques, les approches actuelles adoptées pour évaluer les risques chimiques potentiels, et les mesures déjà prises dans le monde industrialisé pour protéger les enfants des dommages chimiques causés par les jouets. Une série de cas concrets illustrera les leçons tirées, les succès et les controverses que soulève l’utilisation des substances chimiques dans les jouets. Le document s’achève sur une série de questions incitant à la réflexion et au débat. |