L'articulation du coude présente des
rapports très étroits avec plusieurs éléments
vasculo-nerveux, ce qui explique les atteintes possibles lors des luxations et des fractures du coude.
Vaisseaux et nerfs de la région du coude Mobilité du coude : flexion : 145°, extension : 0°

La mobilité du coude
L'extension du coude est souvent dépassée de 10 à 15° chez des sujets hyperlaxes (recurvatum).
La flexion atteint 145°.
La pronation : 70° et la supination : 75°, dépendent autant de la mobilité de l'articulation huméro-radiale et radio-cubitale supérieure que de l'articulation radio-cubitale inférieure.
Inspection- Palpation
Cubitus valgus : Lorsque le coude est en extension complète, il apparaît dans le plan frontal une déviation physiologique :
le cubitus valgus physiologique, de l'ordre de 10°. Il doit être symétrique par rapport au côté opposé, une asymétrie est possible dans les suites des fractures du coude en particulier après les fractures supra-condyliennes (on peut la mesurer à l'aide d'un gonomètre).
La Palpation du coude apportent de nombreux éléments :
Palpation d
es 3 repères anatomiques du coude qui sont : l'olécrâne, l'épicondyle et l'épitrochlée. Normalement ils sont "
alignés" sur un coude
en extension et ils forment un
triangle équilatéral sur un coude
en flexion à 90°.
La palpation de l'épicondyle est douloureuse dans
l'épicondylite ou "tennis elbow" qui est la cause la plus fréquente de douleurs du coude. On l'attribue à une douleur sur l'insertion des muscles extenseurs communs. Le "tennis elbow" survient surtout entre 30 et 50 ans et il se manifeste pour tous les mouvements qui mettent en jeu l'hyperextension et lors de tout effort de préhension en extension. On peut sensibiliser l'examen par plusieurs tests :
- Fléchir le coude et mettre la main en flexion et pronation, puis étendre le coude : la douleur augmente sur l'épicondyle.
-S'opposer à l'extension du poignet lorsque le coude est étendu.
Traitement : Les infiltrations d'hydrocortisone amènent le plus souvent la sédation. Parfois, on doit plâtrer le poignet en extension pendant quelques semaines. Rarement la chirurgie est indiquée.
La palpation de l'épitrochlée peut être douloureuse dans
l'épitrochléite des joueurs de golf, mais aussi dans les lésions du ligament interne (entorses) et dans les
fractures-arrachements de l'épitrochlée. Juste en arrière de l'épitrochlée, on palpe la gouttière épitrochléo-olécranienne dans laquelle passe le
nerf cubital. Celui-ci peut être irrité par des conflits avec des ostéophytes lors de l'arthrose du coude. Il peut même y avoir des
paralysies cubitales par compression, qui nécessitent la libération du nerf et sa transposition en avant de l'épitrochlée. On peut percevoir parfois, un gros nerf cubital hypertrophié (Maladie de Déjérine Sottas).
La palpation de l’olécrâne peut mettre en évidence un
hygroma du coude qui se manifeste par la constitution d'une poche inflammatoire pleine de liquide et plus ou moins volumineuse, au niveau de la bourse séreuse olécrânienne. Elle peut être tendue et inflammatoire et peut s'infecter.
La palpation de la tête radiale peut se révéler douloureuse dans les séquelles de fracture de la tête. La pression entre le condyle et la tête peut être sensibilisée par des mouvements de pro supination imprimés par l'autre main. La douleur de
l'interligne est recherchée dans
l'arthrose et les ostéochondrites disséquantes.
La palpation antérieure du coude permet de repérer le tendon du
biceps et en dedans de lui le
pouls huméral. En dehors la gouttière bicipitale externe avec le
nerf radial en profondeur.
Radiographie
Le bilan standard de face et de profil permet de reconnaître un certain nombre de lésions : (en dehors des lésions traumatiques fraîches faisant l'objet du prochain chapitre).
L'arthrose se manifeste comme au niveau des autres articulations, par le pincement articulaire, la condensation sous-chondrale les ostéophytes et les corps étrangers.
Une
ostéochondrite disséquante du condyle se manifeste par un défect du contour du capitellum. Le fragment peut se détacher et venir se loger en avant (corps étranger) et provoquer des blocages.
Une myosite ossifiante peut se développer dans la profondeur du brachial antérieur :
ostéome du brachial antérieur dans les suites des luxations du coude et des fractures supra-condyliennes. Cette complication est favorisée par les massages et les manœuvres de rééducation passives qui sont contre-indiquées,
surtout chez l'enfant.
On peut voir des images de
synostose radio-cubitale supérieure, bloquant complètement la prosupination. Le retentissement fonctionnel est important, surtout si la synostose n'est pas en position de légère pronation.
On peut voir des
luxations de la tête radiale consécutives à des fractures de Monteggia anciennes (fractures du cubitus + luxation de la tête radiale) mal réduites, avec un cal vicieux du cubitus et une ascension progressive de la tête radiale (cf fractures).
La déformation est évolutive chez l'enfant, pouvant donner un cubitus valgus important et une paralysie progressive du
nerf cubital ou du radial (parfois lors du traumatisme).
L'axe du radius passe normalement par le noyau du condyle externe.
L'axe du radius passe en avant du condyle externe dans la luxation antérieure.
Radiographies du coude en croissanceDéveloppement osseux de l'extrémité inférieure de l'humérus :
A la naissance, il n'existe que la diaphyse et une épiphyse entièrement cartilagineuse.
Entre l'âge de 1 an et 3 ans apparaît le point d'ossification condylien externe.
Vers 6 ans : apparition du point d'ossification de la tête radiale.
Vers 9 ans : apparition du point épitrochléen.
Vers 10 ans: apparition des points épicondylien et trochléen ainsi que le point olécrânien.
Vers 14 ans 1/2 : fusion des points condylien trochléen et épitrochléen
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