télécharger 167.76 Kb.
|
![]() http://extranet.inserm.fr/recherche-pre-clinique/l-experimentation-animale/la-regle-des-3-r-reduire-raffiner-remplacer http://biotechlerncenter.interpharma.ch/fr/3086-1-experimentation-animale-le-dilemme http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/06/03/experimentation-animale-la-commission-europeenne-limite-mais-ne-bannit-pas_4646719_3244.html http://www.maxisciences.com/exp%e9rimentation-animale/ http://rue89.nouvelobs.com/2013/12/03/experimentation-animale-les-chiens-myopathes-cobayes-face-cachee-telethon-248080 http://www.veganisme.fr/Un%20Monde%20Vegan/Experimentation.html https://lejournal.cnrs.fr/articles/pourquoi-la-recherche-animale-reste-indispensable Expérimentation animale : un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L 'expérimentation animale consiste à utiliser des animaux comme substitut ou « modèle », pour mieux comprendre la physiologie d'un organisme et sa réponse à divers facteurs ou substances (pour en tester, vérifier ou évaluer l'innocuité ou la toxicité), et tout particulièrement pour tenter de prévoir ce qui se passe chez l'Homme. ![]() Expérimentation animale au XVIIIe siècle ; avec exposition d'un oiseau au vide d'air, produit par une pompe à air, par Joseph Wright of Derby, 1768. Pour des raisons de taille, de prix et de temps, la très grande majorité des expérimentations animales se font sur des rongeurs. La souris commune étant de mieux en mieux connue au point de vue génétique, son usage augmente plus que celui des autres espèces, mais il existe d'autres animaux vertébrés ou invertébrés utilisés comme organismes modèles. L'expérimentation animale est une pratique controversée[1], certaines personnes pensent qu'on fait ainsi souffrir des animaux, sans apporter aucun bénéfice ni pour eux, ni pour les humains. De fait, l'examen scientifique de la question « L'expérimentation animale permet-elle de prédire ce qui se passe chez l'Homme ? » ne donne pas la même réponse selon les domaines : parfois utile, parfois inutile, mais souvent mal utilisée, telles sont les réponses que l'on trouve dans la littérature scientifique[2]. Selon le rapport 2003 de la Commission européenne sur l'expérimentation animale, environ 10 millions de vertébrés, dont environ 80 % de rongeurs et de lapins et 10 000 singes, ont été utilisés en 2002 par les États membres[3]. Aux États-Unis, il y aurait environ 700 chimpanzés en laboratoire, pour un total de 1 750 chimpanzés en captivité [4]. Une directive européenne a été approuvée en 2010 sur cette question, mais difficilement négociée et encore controversée ; Ainsi certains gouvernements voudraient ne pas publier le fait que des animaux génétiquement modifiés soient utilisés, et l'Allemagne s'était abstenue de la voter (dans ce pays, la gestion de cette directive, sans concertation avec les chercheurs, relève aujourd’hui (2011) du ministère de l'agriculture et non de la recherche. En complément de cette directive, de manière autonome, des scientifiques (suisses et allemands principalement) ont rédigé et lancé en novembre 2011 la «Déclaration de Bâle[5]» (Basel Declaration), rapidement signé par près de 900 chercheurs ou laboratoires dont 500 hors de Suisse et d'Allemagne. Ils voudraient qu'elle soit le pendant pour l'animal de la déclaration d'Helsinki de 1964 (et plusieurs fois révisée depuis) rappelant des principes éthiques et donnant des recommandations aux médecins et autres participants à la recherche médicale sur l'Être humain ou des études contenant des données à caractère personnel ou des échantillons biologiques non-anonymes. Histoire Il y a environ 2 500 ans que, d'après Hippocrate : « les maladies ont une cause naturelle et non surnaturelle, que l'on peut étudier et comprendre ». Galien (131-201), en Grèce, s'est beaucoup inspiré d'Hippocrate mais aussi d'Aristote. Il commence à avoir recours aux animaux pour ses premières démonstrations en physiologie et en anatomie, par exemple pour démontrer que les artères contiennent du sang et non de l'air, contrairement aux croyances du moment. Quelques siècles plus tard, Les animaux dits « de laboratoires » sont le fruit d'une longue traque menée par d'impertinents interrogateurs qui, dès le milieu du XVIIe siècle se refusent à croire que la nature n'est que le résultat d'une succession de « miracles » et entreprennent de la rationaliser grâce à la science, donc de la rendre accessible à l'analyse. On observe, on décrit, on coupe, on découpe, on jette les bases d'une méthode expérimentale… Des animaux tels que les crapauds, les grenouilles, poulets et vers plats notamment deviennent rapidement des modèles de choix. En effet, au XVIIIe, la philosophie cartésienne se refusait à croire une quelconque souffrance possible chez les animaux. Ainsi, l'abbé Spallanzani, considéré comme le père de la biologie expérimentale, fait subir les pires sévices à ses crapauds quand l'académicien Réaumur passe ses jours à épier les impossibles amours d'une poule et d'un lapin… [réf. nécessaire] À cette époque, deux écoles s'opposent : celle qui privilégie les études en laboratoire comme Georges Cuvier (1769-1832) et celle défendant l'observation de ces animaux dans leur milieu naturel comme Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844). Jean Henri Fabre se désespère, en 1879 dans ses « Souvenirs entomologiques » en écrivant : « Vous éventrez la bête et moi je l'étudie vivant, vous travaillez dans un laboratoire de torture et de dissection, j'observe sous le ciel bleu, vous scrutez la mort, j'observe la vie ». Charles Darwin, dans son ouvrage On the Origin of Species publié en 1859, insiste sur la continuité entre l'homme et l'animal et sur la nécessité d'études comparatives. Edward L. Thorndike (1874-1949), est considéré comme l'un des précurseurs de l'expérimentation animale contrôlée. Claude Bernard quant à lui, a développé les principes fondamentaux de la physiologie qui reposent sur des « vivisections zoologiques », mais en utilisant des anesthésiants[6]. Au début du XXe siècle les premiers modèles d'études privilégiés émergent : les rats, les souris, les mouches commencent à coloniser majoritairement les laboratoires. Puis viennent les vers, nématodes et autres, et les micro-organismes. Aujourd'hui, l'expérimentation animale se poursuit mais avec un nouveau leitmotiv : le bien-être animal. Certains ont parlé à ce sujet des retrouvailles de l'humanité et de l'animalité. Catherine Bousquet, journaliste et écrivain scientifique, dans un ouvrage titré Bêtes de science[7], conclut à ce propos par une question lourde et forte ; « Sans elles, que saurions nous de nous-même ? ». Utilisations et objectifs La dose létale 50 est un exemple d'expérimentation animale qui a pour objectif de mesurer la toxicité des produits. Les animaux servent également à expérimenter de nouveaux traitements, qu'ils soient médicamenteux ou chirurgicaux. Dans ce dernier cas, l'utilisation d'animaux de grande taille (porcs et chiens surtout mais les rats et les souris sont le plus souvent utilisés) est nécessaire, les rongeurs étant trop différents de l'Homme, et malcommodes à manipuler de par leur petite taille. Des réglementations nationales et internationales obligent les chirurgiens qui opèrent ainsi des animaux à pratiquer ces actes sous anesthésie, tant pour éviter la souffrance des animaux, que pour permettre des gestes précis sur un être détendu et immobile. Les animaux permettent de tester les moyens de soigner, mais aussi de prévenir certaines maladies. Quand les animaux n'ont pas spontanément la maladie que l'on souhaite étudier, on est conduit à leur donner (par exemple en leur faisant suivre un régime athérogène, ou en leur injectant un cancérigène), ou à sélectionner des animaux présentant spontanément la pathologie étudiée (par exemple des souris Min qui développent des cancers digestifs). Un exemple précis d'études de prévention est donné par la base de données de chimioprévention, qui recense tous les essais de prévention du cancer colorectal[8]. L'expérimentation animale permet de comprendre le fonctionnement de l'organisme, des organes et des cellules. Beaucoup d'études ne pourraient être menées ni chez l'Homme (car trop dangereuses) ni sur des cellules isolées (car faisant intervenir plusieurs organes en interaction, par exemple par des hormones). C'est d'ailleurs l'un des succès les plus souvent avancés de l'expérimentation animale que la découverte des hormones par Claude Bernard, et la mise en évidence de l'insuline par Frederick Banting et John Macleod qui leur valut le Prix Nobel de médecine en 1923. En fait, une partie des découvertes ayant valu à leur auteur un prix Nobel de médecine et de physiologie ont été obtenues à partir d'expérimentations animales[9]. Problèmes d'interprétation des résultats Pour pouvoir réaliser une expérimentation, il est nécessaire d'utiliser un modèle qui soit proche de l'organisme à l'étude, donc le plus proche possible de l'homme dans le cas des études toxico-environnementales. Beaucoup de traitements démontrés comme efficaces chez l'animal ne fonctionnent pas chez l'homme, et le rat, la souris ou le lapin peuvent répondre très différemment à un même équivalent-toxique. Chaque espèce possède en effet des caractéristiques physiologiques propres. Par exemple, le chimpanzé ne développe pas le sida[10] et les tumeurs ne se développent pas toutes de la même manière chez l'homme et chez l'animal. Ainsi, la représentativité du rat ou de certaines souches d'animaux de laboratoires en termes de sensibilité aux perturbateurs endocriniens est discutée. Par ailleurs le choix d'un animal de laboratoire et de la souche au sein d'une espèce n'est pas neutre. Il existe aujourd'hui de nombreuses lignées particulières (transgéniques ou non), dont certaines par exemple n'ont pas d'immunité, pas de poils, ou développent plus facilement ou moins facilement des cancers, etc. Le choix d'une de ces souches parmi toutes celles sélectionnées et produites pour les laboratoires peut introduire certains biais ; Les études toxicologiques sont en grande partie financées par les fabricants et/ou basées sur des données fournies par les fabricants qui ont fait travailler leur laboratoire ou des laboratoires externes avec des lignées animales pouvant par exemple être très peu sensibles au cancer[11] ou aux perturbateurs endocriniens. Divers acteurs et les détracteurs d'une étude « longue durée » (deux ans)[12] ayant conclu à un risque pour l'exposition à un OGM et/ou au désherbant total Roundup ont ainsi en 2012 reproché à son auteur (Gilles-Éric Séralini) d'avoir utilisé la souche Sprague-Dawley de rats de laboratoire, connue pour développer plus spontanément que d'autre des tumeurs cancéreuses, ce à quoi G.E. Sérallini a répondu que « cette souche de rats est utilisée dans presque tous les tests, et c’est en particulier la souche qui a servi pour homologuer tous les OGM »[13]. Ainsi, les auteurs d'une étude[14] de l'université du Missouri-Columbia ont découvert en 2005 que les lignées de rats de laboratoire utilisés par les industriels pour les évaluations toxicologique du Bisphénol A (BPA) étaient au moins 25 000 fois moins sensibles aux perturbations hormonales que la moyenne[11] et plus récemment[15], des différences encore plus importantes (avec des animaux jusqu'à 100 000 fois moins sensibles que d'autres) ont été observées dans d'autres cas, ce qui prend une importance majeure dans le cas des perturbateurs endocriniens susceptibles d'agir à de très faibles doses. Souffrance Les animaux utilisés pour l'expérimentation sont des êtres sensibles, capables de ressentir la douleur[16]. C'est pourquoi, ils vivent dans des conditions très contrôlées et soumises aux normes européennes[17]. Ainsi, ils proviennent d'établissements d'expérimentation ou de fournisseurs déclarés (l'utilisation d'animaux « domestiques capturés » est strictement prohibée)[18]. De plus, l'expérimentation doit avoir lieu dans un établissement agréé et ne peut être conduite que par une personne titulaire d'une autorisation nominative d'expérimenter sur les animaux. Enfin, la loi oblige les expérimentateurs à réduire toutes formes de souffrance ou d'angoisse (le recours aux analgésiques, par exemple, est très courant)[19]. Les animaux de laboratoires doivent être et sont traités avec soin et respect (dans le cas contraire, le personnel de recherche s'expose à des sanctions pénales)[20]. Certaines associations de protection des animaux affirment que ces lois ne sont pas appliquées, s'appuyant sur divers exemples dénoncés par leurs enquêteurs infiltrés dans des laboratoires/centres d'élevages qui ne sont cependant jamais cités, pour éviter toute poursuite[21]. Les associations de protection des animaux jouent un rôle important dans les discussions sur l'expérimentation animale et ont permis d'établir une législation plus respectueuse envers les animaux. Réduction du nombre d'animaux utilisés et méthodes alternatives Les laboratoires de recherche ont l’obligation d’appliquer la règle des trois « R » : réduire, raffiner, remplacer[22],[23].
Il existe différentes méthodes dites « alternatives », permettant de réduire le nombre d’animaux utilisés à des fins scientifiques. De nombreuses hypothèses de recherches peuvent ainsi être testées in vitro (cellules en culture) ou ex vivo (organes ou tissus isolés). Ces méthodes permettent, d’étudier les mécanismes associés à certaines pathologies ou encore de tester l’effet de potentiels traitements. L’utilisation de modèles informatiques de prédiction (méthodes in silico) peut aussi apporter de précieuses informations. Dans certains cas, l’expérimentation in vitro a même complètement remplacé l'expérimentation animale (par exemple, produits cosmétiques dans l'Union européenne)[24],[25]. |